Le bon berger et les gens de moutons : une culture pastorale en mutation Alpes-Provence (XIXe-XXIe siècle)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Transhumance, calling to mind the journey of shepherds and teir flocks of sheep from the plains of Provençal coastlines to the alpine mountains, bears a rich and complex culture, constantly changing. A a result of field surveys that took, place between 1996 and 2014 in South-East France, in Languedoc and in Northern Italy, this research analyses the way provençal-alpine pastoral society has changed in the course of a long history during which it developed its hold - thanks to the migration of flocks - over a vast territory. Each spring, six hundred thousand animals move to the summer pastures between the Provence region and the Alps; it is the most active transhumance in Europe nowadays. This culture of mobility, which is one of the main charcteristics of this pastoral society, goes with a great mobility of its culture; indeed, sheep farmers and shepherds always developed strategies to face the vicissitudes linked to their job. Today, tackling the new relationship between our society and nature and space, they keep on domesticating - not without difficulty - animals and territories where their place is however increasingly questionad, as much in plains as in mountains. Starting with the mobility of alpine shepherds, this research offers encounters between the women and the men who constitute provençal-alpine pastoral culture, along with their way of life, the places they live in, their knowledge and techniques, and the animals they breed. It is also an analysis of the current crisis that is striking this society is confronted with modernity and with modernity and with the questions raised by speaking about pastoralism and transhumance as heritage.
Abstract FR:
Transhumance, ce mot qui évoque le voyage des bergers et des troupeaux d’ovins entre les plaines du littoral provençal et les montagnes des Alpes est porteur de toute une culture riche et complexe, en continuelle mutation. Fruit d’enquêtes de terrain effectuées entre 1996 et 2014 dans le Sud-Est de la France, en Languedoc et en Italie du Nord, cette recherche analyse les façons dont la société pastorale provençale-alpine s’est transformée au fil d’une longue histoire où elle a – grâce aux migrations des troupeaux – développé une emprise sur un large territoire. Chaque printemps, six cent mille bêtes transhument entre Provence et Alpes ; c’est aujourd’hui la transhumance la plus active en Europe. Cette culture de la mobilité, qui est un des principaux traits de cette société pastorale, s’accompagne d’une forte mobilité de sa culture ; en effet, éleveurs et bergers ont toujours élaboré des stratégies pour faire face aux vicissitudes de leur métier. Confrontés aujourd’hui aux nouveaux rapports de notre société à la nature et à l’espace, ils continuent – avec difficulté – à faire œuvre de domestication d’animaux et de territoires où leur place est cependant de plus en plus contestée, tant en plaine qu’en montagne. Partant de la mobilité des bergers alpins, cette recherche propose une rencontre avec les femmes et les hommes qui fabriquent la culture pastorale provençale-alpine, avec leurs modes de vie et d’habitat, leurs savoirs et techniques, les animaux qu’ils élèvent. Elle analyse la crise actuelle qui frappe cette société confrontée à la modernité et aux questions posées par la mise en patrimoine des métiers du pastoralisme et de la transhumance.