thesis

"Let’s Get Up!" : NGOs, class and culture in Serbia : an anthropology of democracy aid

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris, EHESS

Authors:

Directors:

Abstract EN:

This thesis sets out to unpack the ‘‘associational revolution’’ in Serbia, the boom of local NGOs since the violent Yugoslav dissolution. Far from normative views, celebrating NGOs as democratic incarnations, we have to explain this phenomenon within its dialectical constitution with global systems of political economy, aid, and current neoliberal state restructuring. First, I analyze what democratization actually does, what kind of epistemologies of change it produces, how it collides to local political constellations, how it ‘pathologizes’ history and suggests technologies of the self as a form of social intervention. Second, I examine the politics of culture behind the dominant framework “Democrats vs. Nationalists” through the analytical prism of class: by depicting the ‘‘practical cosmopolitanism’’ that the salon NGOs deploy as a legitimizing strategy for consolidating power; and by analyzing the ‘‘nationalists’’ through class-based experiences of material and symbolic dispossessions. Third, I look at the art of NGOing; how project-making deradicalizes knowledge and political action; what labor patterns it produces through the formation of a local precariat. Finally, I discuss the overstated NGO-State clash through the welfare reform (outsourcing policy/provision). I argue that power hierarchies are instead to be drawn between a technocratic élite of experts, circulating among NGOs-donors-state, and nonprofit and public institutions in service provision, stigmatized for their “resistance”. Aid, I conclude, not only creates the conditions for its own institutional reproduction, but critically partakes to the social reproduction of unequally structured global systems.

Abstract FR:

Cette thèse analyse la "révolution associative" en Serbie, le boom des ong locales depuis la dissolution de la yougoslavie. Loin des vues normatives qui célèbrent les ONG comme incarnations démocratiques, il faut expliquer ce phénomène à travers ses liens dialectiques avec l'industrie de l'aide, l'économie politique mondiale et les projets néolibéraux de restructuration étatique. J'analyse tout d'abord ce que la démocratisation fait en pratique, les épistémologies du changement social qu'elle produit, la manière dont elle essentialise l'Histoire et suggère des techniques de soi comme forme d'intervention sociale. J'examine ensuite les politiques culturelles autour du cadre dominant "démocrates contre nationalistes" à travers le prisme analytique de classe: en exposant le cosmopolitisme pratique que les ONG de salon déploient comme stratégie de légitimation pour se consolider, et en analysant les "nationalstes" à travers des expériences de dépossessions symboliques et matérielles, je montre aussi que faire des "projets" déradicalise la production du savoir et l'action politique, en même temps qu'il produit un nouveau précariat. Enfin, je discute le conflit assumé entre ONG et état via la réforme de l'état providence. Je soutiens que les hiérarchies de pouvoir se situent plutôt entre une élite technocratique d'experts, circulant entre ONG-donateurs-état et les ONG et institutions publiques qui fournissent des services, stigmatisées à cause de leur "résistance" aux réformes. L'aide, je conclus, crée non seulement les conditions de sa propre reproduction institutionnelle, mais surtout, contribue à la reproduction sociale de systèmes mondiaux inégalement structurés.