thesis

"Suis-moi et tu seras autonome!" : ethnographie de la citoyenneté dans le scoutisme laïque des EEDF

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris, EHESS

Directors:

Abstract EN:

From its foundation in 1911 the EEDF movement has been officially fostering a citizenship education project matching a normative model inherited from the French Third Republic. Thus EEDF is a site to "track" indigenous citizenship. Within a local group of the EEDF movement (Eclaireurs et Eclaireuses de France), scouting practices lead to a community-based education; the volunteers (scout leaders, children and parents) hardly ever use this very citizenship. Bits of daily uses of citizenship occur among leaders advanced in the carrier or when talks come on topic such as "la règle d'Or" (the new forma of the scout promise). Daily uses of citizenship turn to be many in writings coming from the EEDF movement headquarter. Then, citizenship among EEDF scouting practices is an adult talk about the scout youth groups, it is a symbol of the EEDF movement national unity against local peculiarities. It is also a narrative of EEDF public belonging: the movement is established alongside other movements of secular informal education ("education populaire"), under the aegis of the State schooling system.

Abstract FR:

Dans le groupe éclé s'organisent la vie communautaire et les pratiques éducatives propres à cette société de jeunes. Le groupe est l'émanation locale des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF), mouvement de scoutisme laïque et mixte, dont l'ambition est de former des citoyens « actifs », « engagés » et « responsables ». Pourtant, dans le flot quotidien des situations d'animation, des discussions pédagogiques et des engagements militants, les respons, jeunes adultes bénévoles qui conduisent le groupe, ne font pas usage, à première vue, de ce terme de « citoyenneté ». L'existence précaire du groupe éclé impose ses urgences : il y est essentiellement question de réussir à organiser un camp, de renouer des relations avec la Mairie et d'impliquer les familles dans le vie collective. La recherche des situations dans lesquelles les éclés parlent de – ou plus rarement écrivent – la « citoyenneté » va conduire à repérer des fragments de citoyenneté ordinaire dans le groupe local : ils se situent dans les rituels d'engagement organisés durant les camps (la Règle d'Or), dans les discours des respons arrivés à un certain degré de formation militante (second degré), et sont prolifiques dans tous les écrits qui émanent du siège national. En suivant ces pistes, il s'avère que la « citoyenneté aux éclés » est une parole adulte sur ce que doit être ce mouvement de jeunesse : un lieu idéal d'émancipation par l'éducation, aux côtés de l’École publique. La « citoyenneté aux éclés » est une croyance que défendent des initiés qui ont en charge la bonne marche du mouvement au niveau national et qui, donc, sont confrontés aux tendances centripètes des groupes locaux et des engagements individuels. La citoyenneté est affirmée comme symbole d'unité du mouvement. C'est un idiome qui a aussi une portée publique : il renvoie à la position institutionnelle des éclés dans l'arène publique de l'éducation post-scolaire, associés aux autres mouvements laïques de l'éducation populaire.