thesis

Fêtes, identités et tourisme à Salvador de Bahia : les « pauvres » du commerce de rue dans la « fête monde » carnaval : population noire et informalité

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris, EHESS

Authors:

Abstract EN:

The starting point of this thesis is based on an ethnography of street traders during the public festivals and Salvador de Bahia's festival. The main question addressed by this research study is the place given to black culture in Brazilian society, in particular when it is the product of the poor, black population, as is the case of most street traders. To address this topic two research traditions have been used in Brazil. One involves the sociological studies that were first used in the 1930's (Bastide), the culture of Bahia seen and understood as a syncretic culture, where Brazil's 3 founding races (European, Indian and African) live in 'entente cordiale". The other is more recent, linked to urban anthropology (Hannerz) or to anthropology of cities (Agier), in which identity dynamics are looked at based on the study of the "moral regions" of Salvador and its festivals, which reveals the dynamics of marginalization and fragmentation that are in place in the city. These two perspectives allow us to set the syncretic vision (that of the street vendors) against the urban and global logics (those of the public powers), thus revealing the identity dilemma (found by myself as a social science researcher) on Salvador's street vendors: are they "afro-descendants" maintaining a tradition of street trading that belonged to the Africans of Salvador? Or are they "poor people" looking for a way to survive in the current economical panorama (well represented by the festive tourism section)?

Abstract FR:

Cette thèse a comme point de départ, une ethnographie des marchands de rue pendant les fêtes populaires et le carnaval de Salvador de Bahia. La question centrale que cette étude soulève est celle de la place accordée à la culture noire dans la société brésilienne, particulièrement lorsqu’elle est le produit d’acteurs noirs et pauvres, comme c’est le cas avec les marchands de rue. Pour cela, deux traditions de recherche sur le terrain brésilien sont simultanément mises en oeuvre. L’une relève des études sociologiques débutées dans les années 1930 (Bastide), de la culture bahianaise vue et entendue en tant que culture syncrétique, où les 3 races fondatrices du Brésil (l’Européen, l’Indien et l’Africain) vivent dans une « entente cordiale». L’autre est plus récente, liée à l’anthropologie urbaine (Hannerz) ou à une anthropologie de la ville (Agier) dans laquelle les dynamiques identitaires sont travaillées à partir de l’étude des «régions morales » de Salvador et de ses fêtes révélant les dynamiques de marginalisation et de fragmentation en œuvre dans la ville. Ces deux perspectives nous permettent finalement de mettre en rapport la vision syncrétique (qui est celle des marchands de rue) et celle des logiques urbaines et globales (qui sont celles des pouvoirs publics), révélant ainsi le dilemme identitaire (rencontré par la chercheuse en Sciences Sociales que je suis) des marchands de rue de Salvador: Sont-ils des « afro-descendants » maintenant une tradition de commerce de rue qui était celle des Africains de Salvador ? Ou bien sont-ils des « pauvres » à la recherche d’un moyen de survie dans le panorama économique actuel (bien représenté par le volet du tourisme festif) ?