thesis

La terre, l’étranger et le citoyen : les relations sociales et politiques à propos de la terre dans un village bwa (Gombélèdougou, Burkina Faso)

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris, EHESS

Authors:

Abstract EN:

Our work is based on a case study among the bwa village of Gombeledugu, Western Burkina Faso. We described the citizenship relation built in this village about the access o land and the settlement of migrants. We define citizenship, at large, as the relation of the individual to the political community. The relation of local citizenship is made by, at least, three processes: various devices institutionalize at the same time the territory and the village as a scale of belonging, decision, and regularization; the elders of lineage build compromises between domestic and political objectives; the autochthonous reproduce their control over land through the duty for them to give land tenure rights to strangers in the exchange of the duty for strangers to integrate the local socio-political order. Such results pinpoint the weakness of the idea that the necessary conditions of citizenship are the state, the modernity, the democracy and elections. A local definition of citizenship exists. However, our results underlines also that local citizenship exists. However, our results underline also that local citizenship is defined in relation with the state definition of citizenship. It is built to opposition to and simultaneously in articulation with the state definition of citizenship. Our results address also the question of political relations in West-African peasant societies, not only as strategies to get power or as ethnic relations, but also a management of local public affairs, polity, political status, and compromises between private and collective objectives, facing the state.

Abstract FR:

Nous décrivons la relation de citoyenneté construite à propos de l’accès à la terre et de l’accueil d’étrangers à partir d’une étude de cas au sein d’un village bwa de l’ouest du Burkina Faso (Gombélèdougou). Entendue au sens large comme la relation qui unit l’individu à un collectif politique, la relation de citoyenneté locale est construite par au moins trois processus : plusieurs dispositifs institutionnalisent simultanément le territoire et le collectif politique villageois comme niveau d’appartenance, de décision et de normalisation des comportements ; les aînés des patrilignages assurent l’articulation entre objectifs domestiques et villageois en élaborant des compromis intrafamiliaux avec les objectifs politiques et démographiques du village ; les autochtones reproduisent leur contrôle foncier en donnant aux étrangers des droits fonciers similaires aux leurs en contrepartie de l’obligation pour les étrangers de s’intégrer à l’ordre sociopolitique villageois. De tels résultats infirment l’idée selon laquelle Etat, modernité, démocratie et élections sont les conditions sine qua non de la relation de citoyenneté. Toutefois ils montrent aussi que la relation de citoyenneté locale se définit en rapport avec la définition étatique de la citoyenneté. Enfin, ces résultats posent la question du politique dans les sociétés paysannes ouest africaines, non seulement en termes de stratégies d’accès au pouvoir et de rapports socio-identitaires, mais aussi en termes de gestion locale des affaires publiques, de modes de gouvernement, d’arbitrage collectif/privé, et de statuts sociopolitique, vis-à-vis de l’Etat.