thesis

L' art contemporain africain aux Etats-Unis : vers une anthropologie des marges

Defense date:

Jan. 1, 2014

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Institution:

Paris, EHESS

Directors:

Abstract EN:

The exhibition "Magiciens de la terre", presented in Paris in 1989, is often viewed as a strong institutional moment towards recent non-Western visual productions. It marks the start of a movement towards opening European and North American museum spaces to the world and announces the era of the globalization. In the aftermath of this event, the notion of contemporary African art developed with the appearance of th key actors including Jean Pigozzi, andré Magnin or Okwui Enwezor. The concept of Contemporary African Art was hotly debated in art and academia alike, attracting substantial attention before its object was defined. Using the semantic plasticity of the three terms, "art", contemporary" and "african" as a potential departure, this dissertation analyzes the emergence of Contemporary African Art not as a category but as a field that encompasses diverse practices and discourses. This dissertation presents an ethnography of the actors involved in the promotion, presentation, and critique of this notion, focused on the galleries, private foundations, and museums at heartof the contemporary art world in New York's Chelsea neighborhoods question of how an artist might lose his "African" denomination and extract himself from the designation "contemporary African artist" to become an unmarked" contemporary artist" is one of its main theme result of four years of ethnographic research in the united states, this text questions the possible permanancy of primitivism and the modalities of its transformation.

Abstract FR:

L’exposition « Magiciens de la Terre », présentée à Paris en 1989, est souvent perçue comme un acte institutionnel fort en direction des productions visuelles récentes extra-occidentales. Elle marque les débuts de l’ouverture des espaces muséaux européens et nord-américains au reste du monde et annonce l’ère de la thématique de la mondialisation de l’art. Aux lendemains de cet événement la notion d’art contemporain africain voit le jour et plusieurs acteurs importants apparaissent comme Jean Pigozzi, André Magnin ou Okwui Enwezor. Cette notion fera l’objet de nombreux débats tant dans le champ universitaire que dans le champ de l’art. Avant le contenu d’un objet, c’est l’existence d’un label qui a retenu notre attention. Partant de la plasticité sémantique des trois termes, « art », « contemporain » et « africain », cette thèse se propose d’analyser l’apparition de l’art contemporain africain, non plus comme une catégorie mais comme un domaine englobant des pratiques et des discours extrêmement variés. Partant des galeries d’art contemporain en plein cœur de New York à Chelsea pour aller vers les fondations privées et les musées de Beaux-Arts ou d’art africain, cette thèse propose une ethnographie des différents acteurs impliqués dans la promotion, la présentation ou la réflexion critique autour de cette notion. La question de savoir comment un artiste parvient à perdre sa dénomination « africaine », à s’extraire de la désignation « artiste contemporain africain » pour devenir « artiste contemporain » de plein droit est l’une des thématiques abordées. Fruits d’un travail de près de quatre année de recherches aux Etats-Unis, soutenus par de nombreux entretiens, ce texte interroge les possibles permanences du primitivisme et les modalités de ses transformations.