thesis

Made in Colombia : une analyse ethnographique de la fabrication des musiques (afro)colombiennes.

Defense date:

Aug. 28, 2020

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Institution:

Paris, EHESS

Abstract EN:

In recent decades, artistic and cultural practices related to Colombian music have occupied a prominent place in the international art and culture market. The nominations and awards, festivals’ programs, and the visibility in press and market of artists who make Colombian music, are proof of the growing interest in the rhythms and musical styles that represent the diversity and cultural richness of the nation. Sound represents the peculiarities of the ‘Colombian people’, and music becomes a defining factor of the ‘Colombian essence’. This phenomenon is the result of the historical processes that combine political, academic, institutional and economic aspects. In this sense, today we can identify influential actors who have consolidated Colombian music in the public sphere and, at the same time, as a privileged space for mobilising political, social, artistic, and economic interests. In this thesis I present intentions and positions of the actors of the ‘Colombian music worlds’, as well as the mechanisms of ‘stabilisation’ of Afro-Colombian music.How has the State influenced the identification, circumscription and stabilisation of traditional Colombian music? How does the academy study, conceptualise, and explain rhythms and repertoires, locating musical practices and their participants in history? What strategies use musicians to respond to the dynamics and demands of the cultural sector? How do the visibility and massification produced by the cultural market influence the acknowledgement of Colombian music and the characteristics attributed to it?This thesis is an invitation to refocus the attention we pay to music and the actors who make it exist. I suggest looking at the complex phenomenon of interdependence between people, objects, and practice. This thesis contributes to illustrating the place collective action occupies in the production of the objects that forge ‘Colombian music’, and how these objects guide new forms of interaction and musical practices.

Abstract FR:

Durant les dernières décennies, les pratiques artistiques et culturelles associées aux musiques colombiennes occupent une place prépondérante sur le marché international de l’art et de la culture. Les nominations et les récompenses, la programmation dans les festivals et la visibilité dans la presse et sur le marché de la musique d’artistes qui font de la musique colombienne montrent l’intérêt croissant pour les rythmes et les genres musicaux qui représentent la diversité et la richesse culturelle de la Nation. En ce sens, le son représente les particularités du « peuple colombien », la musique colombienne étant un vecteur de colombianité. Ce phénomène est le résultat de processus historiques qui relient le politique, l’académique, l’institutionnel et l’économique. En ce sens, nous pouvons aujourd’hui identifier des acteurs influents qui ont consolidé la musique colombienne dans la sphère publique et en même temps, comme un espace privilégié de mobilisation d’intérêts politiques, sociaux, artistiques et économiques. Dans cette thèse, je fais état des intentions et des postures des acteurs des « mondes de la musique colombienne » ainsi que des mécanismes de « stabilisation » des musiques afrocolombiennes. Comment l’État a-t-il influencé l’identification, la circonscription et la stabilisation des musiques traditionnelles colombiennes ? Comment les disciplines académiques étudient-elles, conceptualisent-elles et expliquent-elles les rythmes et les répertoires propres aux musiques colombiennes, et comment situent-elles les pratiques musicales et leurs participants dans l’histoire ? Quelles stratégies les musiciens utilisent-ils pour répondre aux mouvements et aux demandes du secteur culturel ? Comment la visibilité et la présence massive produites par le marché culturel contribuent-elles à la (re)connaissance de la musique colombienne et des caractéristiques qui lui sont attribuées ? Cette thèse est une invitation à déplacer l’attention que nous portons sur la musique et les acteurs qui la font exister. Je propose de regarder le phénomène complexe d’interdépendance qui opère entre les gens, les objets et la pratique. Cette thèse contribue à illustrer la place qu’occupe l’action collective dans la production d’objets qui forgent les « musiques colombiennes », et à montrer comment ces objets orientent de nouvelles formes d’interactions et de pratiques musiciennes.