thesis

Ramallah : ville de passages : Jeux de rôles et de normes d'une jeunesse dans les Territoires Palestiniens

Defense date:

June 19, 2019

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Institution:

Paris, EHESS

Directors:

Abstract EN:

This thesis focuses on Palestinian youths in Ramallah, which is, since the Oslo Accords of 1993, the temporary capital of the Palestinian non-State. They are not originally from the city, but they are living there in order to study, work or simply spend their time. Their discourses, their daily practices and trajectories divert from the social and moral norms that dominate Palestinian society. Surrounded by three refugee camps since 1948 and by three Israeli settlements, Ramallah urbanity has known considerable changes, on a social, demographic and urbanistic level that have increased inhabitants heterogeneity. In this context of social and political violence, they are submitted to different and sometimes contradictory injunctions linked to Israeli colonisation, but also to their family, neighbourhood and their peers. They learn to modulate their behaviours according to the situations in order to find a form of autonomy. Based on an intensive practice of participant observation during four fieldworks from 2012 and 2019, this research observes two different urban orders (of visibility and invisibility), which are set in private spaces (homes and flats) as well as public (streets) and semi-privates ones (coffee shops, bars, restaurants and university). Between transgression and conformation, the daily practices of these youths contribute, from the margin of the city, to the development of parallel urban forms.

Abstract FR:

Cette thèse s’intéresse à de jeunes palestiniens qui fréquentent Ramallah, capitale temporaire du non-État palestinien depuis les Accords d’Oslo en 1993. Sans être originaires de la ville, ces jeunes y vivent, y étudient, y travaillent ou y passent du temps, et leurs discours, leurs pratiques et leurs parcours s’écartent des normes sociales et morales dominantes dans la société palestinienne. Entouré par trois camps de réfugiés établis après 1948 et par trois colonies israéliennes, le tissu urbain ramallawi a connu des changements considérables, sur le plan social, démographique et urbanistique, qui ont accru l’hétérogénéité des modes de vie de ses habitants. Dans ce contexte marqué par la violence sociale et politique, soumis à des injonctions différentes et parfois contradictoires, liées non seulement à la colonisation israélienne, mais aussi au contrôle de la part de leur famille, de leur voisinage et de leurs groupes de pairs, ces jeunes apprennent à moduler leurs comportements en fonction des situations, pour se ménager une forme d’autonomie. L’analyse s’appuie sur une pratique intensive de l’observation participante et de participation au cours de quatre séjours, effectués entre 2012 et 2019. Elle met en évidence la coexistence de deux régimes urbains différents (de visibilité et d’invisibilité), à l’œuvre tant dans les espaces privés (maisons et appartements), publics (rues) que semi-privés (cafés, bars, restaurants et université). Par le jeu subtil qu’elles dessinent, entre transgression et conformation, les pratiques quotidiennes de ces jeunes contribuent, depuis les marges, au développement de formes d’urbanités en parallèle à Ramallah.