thesis

L’ imagerie par résonance magnétique dans la recherche fondamentale en neurosciences : ethnographie des pratiques de cartographie du cerveau à l'ère du numérique

Defense date:

Jan. 1, 2015

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Institution:

Paris, EHESS

Abstract EN:

This thesis focuses on cartographic practices of a particular brain imaging technique: magnetic resonance imaging (MRI). Through an ethnographic study conducted in two sites, a fMRI shared platform and a neuroscience research organization, I studied all steps of the research process - from experimental design to the publication of results - and analyzed how images are engaged in the production of knowledge on the brain. The study of the brain morphology, which mobilizes increasingly more databases and software designed for the processing of a large number of images, poses new constraints specific to a data-driven science. I use the notion of "bricolage" to explain certain practices engaged in the production of results. This phenomenon meets productivity imperatives but it also reflects tension between two normative frameworks: the experimental method and exploration of Big Data. Part of my research is devoted to social neuroscience (the field to which some of my informants belong) and the location of functions that compose the "social brain" (Dunbar, 1998). The biological anchoring of certain mental provisionsthrough data from funzctional neuroimaging provides a legitimation of existing social order. "Moral emotions" in particular play the role of biomakers in the ceavage between the "normal" and "pathological" brain but they also participate in the construction of the "sexualized" brain.

Abstract FR:

Cette thèse aborde les pratiques cartographiques du cerveau autour d’une technique d’imagerie : l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Une enquête ethnographique réalisée sur deux sites, une plateforme scientifique mutualisée (d’IRM fonctionnelle) et un organisme de recherche en neurosciences, nous a permis de suivre toutes les étapes du processus de la recherche (de la conception du protocole expérimental à la publication des résultats) et d’appréhender la façon dont les images sont engagées dans la production du savoir sur le cerveau. L’étude de la morphologie du cerveau, qui mobilise de plus en plus les bases de données et des logiciels conçus pour le traitement d’un grand nombre d’images, pose des nouvelles contraintes propres à une science de plus en plus data-driven. Souvent le travail scientifique témoigne de pratiques de traitement des données que nous avons expliquées avec la notion de bricolage. Ce phénomène répond à des impératifs de productivité mais reflète aussi une tension entre deux cadres normatifs : la méthode expérimentale et l’exploration de Big Data. Une partie de notre recherche est consacrée aux neurosciences sociales, branche d’appartenance de certains informateurs que nous avons suivis, et à la localisation des régions qui composeraient les régions du cerveau dit « social » (Dunbar, 1998). Pour nous, l’ancrage biologique de certaines dispositions mentales assuré par les données issues de la neuro-imagerie fonctionnelle, fournit une légitimation de l’ordre social existant. Les émotions « morales » notamment fonctionnent en tant que bio-marqueurs dans le clivage entre « normal » et « pathologique » mais elles participent aussi à la construction du cerveau « sexué ».