La culture sourde : approche filmique de la création artistique et des enjeux identitaires des sourds en France et dans les réseaux transnationaux
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Ferdinand Berthier (1803-1886) - a very famous deaf person in the 19th century - announced, during a banquet in Paris where he had invited deaf foreigners, that communication was possible thanks to the universal grammar of sign language. This idea of a transnational communication between deaf people came back when the IVT (International Visual Theatre) was created in france in 1976. One aim of this theatre was to develop deaf cultural activities through exchanges with other countries about work, drama and body language workshops. The notion of "deaf community" now seems to develop on a new scale: deaf people extend their "local territories" (limited to a group or a city) and their use of a national sign language, to enter a network on a "globalized territory" where they use "international" sign language. This process is fostered by the boom of new online communication technologies - such as webcams, emails, and related services like a the center relays which enable distant interpreters to intervene. DEaf people's "mobility" is increasing in proportions which have never been observed before in history. This thesis draw a reflexive analysis of a corpus of interviews with deaf people, in France and in international Deaf festival filmed by the author - himself born deaf and actor at the IVT. It also examines the work and position of numerous deaf artists from various fields. These artists explore the concept of Deaf Hood - understood as a positive revendication, a deaf gain, in which hearing impairment is priced as a soirce of other abilities, such as sign language, which are shared by its actors as an authentic culture in progress. In tinhis we will follow James woodward's (1978).
Abstract FR:
C'est Ferdinand Berthier (1803-1886), sourd très réputé au 19 ème siècle, qui, lors d'un banquet à Paris où il avait invité des sourds étrangers, annonça que la communication était possible gräce à la grammaire universelle de la langue des signes. Cette idée d'une communication transnationale des sourds ressurgit lors de la création en France d'IVT (International Visual Theatre) en 1976 dont l'un des objectifs était alors de développer l'activité culturelle sourde en échangeant sur le travail, les ateliers de théâtre et d'expression corporelle avec d'autres pays. La notion de communauté sourde semble actuellement connaître un changement d'échelle, les sourds étendant leurs "territoires locaux" (au nioveau d'un groupe, d'une ville) et l'usage d'une langue de signes nationale, à une mise en réseau dans "un territoire mondialisé" où se pratique une langue des signes "internationale"; ce mouvement est favorisé par l'essor des nouveaux moyens de communication via l'internet, grâce aux webcams, messageries et services associés, tels les "centres relais" qui permettent l'intervention à distance d'interprètes filmés. La "mobilité" des personnes sourdes s'accroït dans une proportion qui n'avait encore jamais été observée dans l'histoire. Cette thèse analyse de manière réflexive, un corpus dentretiens avec des sourds en France et dans des festivals internationaux de Sourds filmés par l'auteur, lui-même sourd de naissance et acteur d'IVT. Elle interroge aussi l'oeuvre et la posture de nombreux artistes sourds de divers domaines qi explorent le concept de sourtitude ou surditude (Deaf hood en anglais) dans le sens d'une revendication positive (Deaf gain), où la déficience auditive se trouve valorisée comme source d'autres aptitudes - dont la langue des signes - qui sont partagées par ses acteurs comme une véritable culture en cours de création: les Sourds avec une majuscule désignant selon James Woodward (1978) l'appartenance à une communauté linguistique, sociale et culturelle.