thesis

De la survie à la reconnaissance : ethnologie de personnes "sans logis" à Paris

Defense date:

Jan. 1, 2010

Edit

Institution:

Paris 5

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

Through an ethnographic investigation, made in May 2006, fifty one cases of “homeless” people were studied. “Homeless” people are considered as people with no social, economic and personal conditions that allow them to have housing and as a result, they sleep “outside”, in a tent, under a bridge or in a house made with materials from the city. Using the ethnographic method - long duration of active observation, careful and discreet holding of a notebook to mention the daily observations, the author learns by physical experience, “by body”, the daily difficulties regarding the hygiene, the occupation of public places, and especially the efforts made to encounter the feelings of shame and “social contempt”, and to have access to some forms of recognition marked by the pride and the social esteem. Those people fight against the “social contempt” in different ways: some of them settle down in “corners” or in the margins of the city to be less visible, others try to erase all forms of precariousness on their bodies, and others join the manifestation of “Enfants de Don Quichotte” in fall 2006 in Paris. During these paths, going from survival to recognition, the people make us see and think about the logics of domination which are at the same time moral, physical, and cognitive and which characterize their social status

Abstract FR:

À partir d'une enquête ethnographique, effectuée de mai 2006 à avril 2008 à Paris, cinquantaine-et-une personnes « sans logis » sont étudiées. Sont considérés comme « sans logis » les personnes ne disposant pas des conditions sociales, économiques ou personnelles requises pour accéder à un logement et qui, de ce fait, dorment "dehors", dans une tente, sous un pont, ou dans une habitation construite avec des matériels trouvés dans la ville. En utilisant la méthode ethnographique – observation participante de longue durée, tenue minutieuse d'un carnet de terrain relatant les observations quotidiennes – l’auteur apprend par l’expérience corporelle, « par corps », les difficultés quotidiennes concernant l'hygiène et l'occupation de lieux publics, mais surtout les efforts réalisés pour se soustraire aux sentiments de honte et de « mépris social » et accéder à des formes de reconnaissance marquées par davantage de fierté et d'estime sociale. Contre le « mépris social », les personnes étudiées luttent comme elles peuvent : certaines s'installent dans des « coins » ou aux marges de la ville afin de se rendre peu visibles ; d'autres s'efforcent d'effacer toutes traces de précarité sur leurs corps ; d'autres encore rejoignent la manifestation des Enfants de Don Quichotte de l'hiver 2006 à Paris. Dans ces parcours, allant de la survie à la reconnaissance, les personnes donnent à voir et penser les logiques de domination à la fois morales, corporelles et cognitives qui caractérisent leur statut social