Les couples interculturels à Cayenne : une grille de lecture d'un ordre hiérarchique dominant
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The different populations (Native Indians, Bushinenges, Creoles, Chinese, Brazilians, Haitians, Metropolitans, Surinamese. . . ) became essential constituents of the social landscape in Cayenne. This condensation of differences made ethnicisation appear as dominant principle of the social hierarchical order, where each groups has a definite place. Therefore, the study's main question asks whether intercultural conjugal relationships are likely to challenge the dominant social order by establishing hyphens between groups. But tolerance level to intercultural unions is closely associated to positioning strategies of each other, which contributes as much, if not more, to strengthen the dominant social organization than to reorganize it. Nevertheless, the cultural negotiation inside matrimonial cells allows transcultural values to emerge in various fields (language, health, religious. . . ). But this negotiation reveals power relations between spouses which keep track of social disparities. Furthermore, spouses tend themselves to take over ethnic prejudices which circulate on the other in order to deny the deviating character of the union. The domestic intercultural dynamics, far from having the consequences one could expect, tends to set even more the dominant social scale.
Abstract FR:
Les diverses populations (amérindienne, Bushinenge, créoles, chinoise, brésilienne, haïtienne, métropolitaine, surinamienne. . . ) sont devenues des composantes essentielles du paysage social à Cayenne. Cette condensation de différences a fait surgir l'ethnicisation comme principe dominant de la hiérarchisation sociale, où chacun des groupes a une place bien définie. La question principale de cette étude cherche donc à savoir si les relations interculturelles conjugales sont susceptibles de remettre en cause l'ordre social dominant, en établissant des traits d'union entre les groupes. Mais le seuil de tolérance aux unions interculturelles est étroitement associé aux stratégies de positionnement des uns et des autres, ce qui contribue autant, sinon plus, à renforcer l'organisation sociale dominante qu'à la remodeler. La négociation culturelle à l'intérieur des cellules conjugales permet néanmoins l'émergence de valeurs transculturelles dans différents champs (linguistique, la médecine, le religieux. . . ). Mais cette négociation dévoile des rapports de force entre les conjoints lesquels gardent la trace des inégalités sociales. En outre, les conjoints eux-mêmes tendent à reprendre les préjugés ethniques qui circulent sur l'autre afin de se défendre du caractère déviant de l'union. La dynamique interculturelle familiale, loin d'avoir les conséquences que l'on pouvait attendre, tend à rendre plus fixe l'échelle sociale dominante.