Dire sans la voix : sémiologie des usages corporels et modes d’expression alternatifs dans les mouvements musicaux émergents
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the late seventies, the musical movements Hip Hop and Techno emerged as vehicles for artistic and cultural innovations. The musical characteristics of these movements have often been studied by researchers, neglecting a central element of the system of communication carried out by these movements: the body. The body takes front stage: transmitter and receiver, the body is mobilized as a strong cultural marker in Hip Hop and Techno movements, being a sign of identity and distinction. This over-investment of the body in both movements manifests itself in diametrically opposed techniques and practices in each of the cultural groups. This research thus seeks to focus on danced and not danced somatic practices, by questioning their implementation in the "driving cultures". This analysis of the raw corporeal material leads to anthropologic questioning, revealing logic isotopes underlying the somatic non-isomorphic practices. This investment of the body is linked to the questions of identity,and is in line with the dynamics of contestation of traditional social forms and models. Drawing upon interdisciplinary theories, the analysis of kinesic forms and their organization is conceptualized from a semiotic perspective. This work analyzes the corporeal practices as a language, the body being considered as a semiotic dimension of culture.
Abstract FR:
Dès la fin des années soixante dix, les mouvements musicaux Hip Hop et Techno sont apparus comme des vecteurs d'innovations culturelles et artistiques. C'est fréquemment les caractéristiques musicales de ces mouvements qui ont été étudiées par les chercheurs, délaissant un élément central du système de communication mis en oeuvre par ces mouvements: le corps. Le corps occupe le devant de la scène: émetteur et récepteur, le corps en milieur Hip Hop et Techno est mobilisé comme un marqueur culturel fort, signe d'identité et de distinction. Ce surinvestissement conjoint du corps se manifeste pourtant dans des techniques et usages diamétralement opposés dans chacun des groupes culturels. Cette recherche propose donc de s'intéresser aux pratiques somatiques dansées et non dansées en s'interrogeant sur leurs mises en système dans des "cultures motrices". Cette analyse formelle de la matière corporelle brute induira des questionnements anthropologiques permettant de révéler des logiques isotopes sous-tendant des pratiques somatiques non isomorphes. Relié à des questionnements de type identitaire, cet investissement du corps s'inscrit dans des dynamiques de contestation, contestation des formes et modèles sociaux traditionnels. S'inspirant des théories interdisciplinaires, l'analyse des formes kinésiques et de leur agencement est envisagée dans une perspective sémiologique. Proposant d'analyser les pratiques corporelles comme un langage, ce travail envisage le corps comme une dimension sémiotique de la culture.