L' adolescence masculine aux tuamotus de l'est aujourd'hui : le taure'are'a : contradictions et transformations d'une catégorie sociale traditionnelle
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
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Cette recherche est une étude ethnographique et historique du "taure'are'a", groupe de jeunes gens, le seul localement constitue, aux tuamotus de l'est (Polynésie française). Le mémoire comporte cinq parties. La première, méthodologique, pose la problématique générale d'un objet entoure de contradictions internes (sexe et age flous) et externes (discours ambivalents de la societe), ainsi que la nécessite d'une incursion historique, qui, au moyen des deux notions de tradition et de contradiction, suggère l'importance des processus de transformation enclenches par l’évangélisation catholique massive, au siècle dernier. Suit alors une deuxième partie, ou est présentée l'imagerie identitaire négative paumotu produite par le prosélytisme missionnaire, ainsi qu'une présentation préliminaire monographique du contexte général contemporain. La troisième partie, "poser la jeunesse" définit le groupe des "taure'are'a, qui, échappant a toute catégorisation de type socio-démographique, se laisse en revanche appréhender par le paramètre comportemental. Le taure'are'a est ainsi la figure conceptuelle d'un hédonisme a connotation sexuelle allie a une violence qui le placent en marge de la société. Dans la quatrième partie, "passer la jeunesse", on mesure tout le décalage entre ce comportement, base sur les rumeurs, et la réalité des faits de ces jeunes "bons qu'a boire et a se bagarrer" et néanmoins "bons a tout faire". La cinquième partie, "penser la jeunesse", propose de lever cette contradiction par une analyse historique. Le "taure'are'a aurait repris, en inversant les mécanismes de son déroulement, le rôle social des "kariois", dont la mise a l’écart puis la réinsertion sociale, assurait le passage des forces de vie dans l'ensemble des rites annuels de fécondité. Aussi, la frivolité des bandes juvéniles, plus qu'une dérive de la modernité, serait la voie traditionnelle inaugurée au moment de l’évangélisation afin d'assurer la perpétuation sociale du groupe.