thesis

Naissances et infans à At-Yanni - Kabylie

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

In kabylia, to have children is for women the conquest of the space and the present, the speach, the only way possible against the masculine domination. The childbirth have a religious and a mystic dimension arrosing the mystery, the fascination, the jealousy and the fear. After desperate struggle against "evil-eye" and diverses perils lead by popular knowledge, socials representations, belief and local mythology, the child'll survive, shaped and guided, in his first steps, by the leaven angels. But the state, confronted to big socials and economics problems, decide to control the births. Thus, the state penetrate the society breaking all community solidarity. In these forces relationships (men/women, locality/state. . . ), the children become the first ostages. However, they have their own opinion if they wouldn't be considerated like the banality of the innumerable.

Abstract FR:

En kabylie, avoir des enfants c'est, pour les femmes, la conquete de l'espace et du present, une parole, la seule peut-etre possible face a la domination masculine. La procreation a une dimension religieuse et mystique suscitant le mystere, la fascination, la jalousie et la crainte. Au prix d'une lutte acharnee contre le mauvais-oeil et les dangers divers, suscitee, impulsee et encadree par le savoir populaire, les representations sociales, les croyances et la mythologie locales, l'enfant survivra, faconne et guide, dans ses premiers pas, par des anges celestes. Pour la societe, il s'agit alors moins d'intervenir que d'accueillir, de mouler un etre auquel elle n'a rien a ajouter, puisqu'il porte deja en lui toutes les predispositions necessaires a son affirmation. Mais voila que l'etat, confronte a d'enormes problemes socio-economiques, decide d'opter pour la regulation des naissances. Pour ce faire, il penetre la societe en brisant ou manipulant toute solidarite communautaire, en supprimant toute reference au collectif. Mais cette deterriorisation n'a pas atteint les buts escomptes. Dans ces rapports de force (hommes/femmes, localite/etat. . . ), les enfants deviennent des otages de choix. Pourtant, ils ont leur mot a dire, pour peu qu'ils ne soient plus consideres comme banalite de l'innombrable.