Abstract FR:

Cette thèse porte sur un axe de l'imaginaire national, celui qui se dessine autour des morts des deux guerres mondiales et de la guerre d'Algérie. Après avoir montré que les morts à la guerre constituaient une catégorie singulière de morts, construite de façon a faire fonctionner les principes qui président à l'idée de nation démocratique et laïque que le régime républicain a soutenue jusque dans les années 1980, l'Etude se centre sur l'attachement au territoire national et à la souveraineté de l'Etat et montre comment la figure du mort au combat les a traduit symboliquement. Enfin, l'évolution de l'utilisation des morts à la guerre permet de montrer que l'imaginaire national est fortement dépendant d'une pensée de la reproduction sociale de soi dans la sédentarité. Développée dans le cadre d'une anthropologie de systèmes symboliques, la thèse sonde des dires, des objets et des pratiques à l'oeuvre dans la société locale, afin de dégager les contours d'une pensée de la nation développée entre la fin du xixème et la fin du xxème siècle. L'étude a été menée a partir d'un terrain lotois sans toutefois s'y limiter, ce qui a permis d'étendre certaines de ses conclusions à l'ensemble de la France.