L'économie et la morale chez Adam Smith et Jérémy Bentham : comportements individuels, crédit et croissance
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Paris 1Disciplines:
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L'objet de cette thèse est de mettre en relation les divergences entre Adam Smith et Jérémy Bentham, dans le domaine de l'économie et dans celui de la morale. Cette mise en relation conduit à considérer que les fondements de l'analyse économique, chez Smith comme chez Bentham, sont à rechercher non seulement dans leurs écrits économiques, mais également hors de ceux-ci. Si bien que des enjeux économiques comme le fonctionnement du marché du crédit, l'administration du taux d'intérêt et la croissance économique reposent sur des considérations morales. Celles-ci se retrouvent dans la première partie de ce travail, consacrée aux théories de l'action humaine chez les deux auteurs. La description du rôle des passions, qui convergent vers le choix individuel, permet de comprendre la manière dont chacun contribue à son propre bonheur et à celui d'autrui. Cette investigation préalable est à l'origine de l'interprétation, proposée dans la deuxième partie, des comportements des entrepreneurs, des banquiers et des préteurs de capitaux. La mise en rapport des identités économique et morale de ces personnages permet, dans une troisième partie, d'aborder leur confrontation économique. L'exploration des interactions sur un marché du crédit soit règlementé, soit libéralisé, conduit à réinterpréter la controverse entre Smith et Bentham sur la prohibition de l'usure dans le sens non d'une opposition doctrinale, mais d'une divergence concernant les identités morales des agents. Cette divergence se retrouve lorsque chaque auteur s'efforce d'identifier et de favoriser ceux qui, parmi les personnages qu'ils mettent en scène, garantissent la croissance économique. La question du bonheur et de la vertu peut alors être posée en des termes renouvelés : si, à la fois pour Smith et pour Bentham, c'est sur l'action des hommes vertueux que repose, pour l'essentiel, l'enrichissement de la nation, celui-ci ne suppose cependant pas que chacun soit vertueux, mais réserve aussi une place à ceux qui ne le seraient pas.