thesis

Distinction des sphères monétaire et financière et formation de l'intérêt dans l'analyse keynésienne

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Dijon

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Abstract EN:

The study of Keynes' monetary analysis is traditionally limited to his general theory. As a consequence, the aim of the orthodox developments of the liquidity preference concept is to develop the analysis of the money demand function. However, the essential feature of Keynes' monetary analysis is to seek to explain why there is involuntary unemployment in a monetary production economy. Indeed, the rate of interest, linked to the essential properties of money, fix a limit to the development of the volumes of production and employment. In this theoretical framework, Keynes' analysis of the interest rate is relevant if the rate of interest is a monetary phenomenon. Therefore, Keynes has to establish a rigorous distinction between money and savings. In the general theory, money is distinct from savings because money is considered as the liquidity par excellence. As a consequence, the nature of money can not be distinguish from the nature of savings. The only distinction between money and savings is about their different degree of liquidity. However, if we use the concept of the income circuit, it is possible to distinguish the monetary sphere from the financial sphere rigorously. Following Keynes' insights, money is the parent, not the twin of savings. The monetary flows of payments generate the stocks of financial assets. Insofar as income is instantaneously saved as soon as it is created, the interest rate can not be the price which equilibrate the money market. To explain the determination of the interest rate, it is necessary to develop an analysis of income distribution.

Abstract FR:

On limite traditionnellement l'analyse monétaire de Keynes à l'exposé de la théorie générale. Dans cette optique, les développements orthodoxes du concept de préférence pour la liquidité visent à perfectionner l'étude de la fonction de demande de monnaie. Mais l'originalité de l'analyse monétaire de Keynes repose sur l'explication de l'existence du chômage involontaire dans le cadre d'une économie monétaire de production. Dans ce schéma, l'intérêt joue un rôle majeur dans la mesure où, lié aux caractéristiques de l'actif monétaire, son niveau limite le développement de la production et de l'emploi. Dans cette perspective, l'originalité et la pertinence de l'analyse keynésienne de l'intérêt reposent sur la conception d'un taux d'intérêt purement monétaire et supposent par conséquent une distinction rigoureuse des sphères monétaire et financière. Cependant, le critère du degré de liquidité ne permet pas de distinguer la nature de la monnaie de celle de l'épargne. En revanche, le concept de circuit des revenus permet d'établir cette distinction. Des lors, comme Keynes l'avait pressenti, la monnaie est bien le parent, et non le jumeau de l'épargne. Ainsi, les flux monétaires de paiements donnent naissance aux stocks d'actifs financiers. Le revenu crée étant immédiatement épargné, on ne peut considérer l'intérêt comme le prix d'équilibre du marché de la monnaie. Pour expliquer la formation de l'intérêt, il est nécessaire de développer l'analyse des phénomènes de répartition des revenus dans le cadre du circuit.