L'espace consommé, la mémoire réifiée : la perception du dépaysement et l'industrie des souvenirs de vacances de la fin du XVIIIe siècle à nos jours
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Souvenir, as a material object reveals a change of scenery for a certain kind of population and implicitly responds to a confrontation between a traveller and an environment. Bought within an individual experience it refers to, the souvenir yet contains a restricting message that justifies its existence. This obvious message emerges from the sign producers , either local or foreign, and their perceptions from the habits or the imaginary thoughts their potential customers may have. The analysis of material signs conveyed by the souvenir lays in a consumption society logic which omits on purpose the consumer point of view. This partial analysis of reality connects the settlement of holiday places as a response to a social, economic and technical reality, to a reification process of the change of scenery as a response to an imaginary reality. The study of the souvenir within time and space aims at highlighting trends and allows the identification of two types of messages :an external perception of holiday places, which tends to be codified and a local integration of this perception, which tends to be deconstructed. The evolution of these two trends, represented by the souvenir, lays in the distinction done by Charles Sender Pierce between the three fundamental ways making real life present and visible : the sign who is the trace of his referent, the icon which looks alike and the symbol which transforms it.
Abstract FR:
Le souvenir, objet matériel révélateur, pour une population donnée, d'une situation de dépaysement, répond implicitement à une confrontation entre un voyageur et un environnement. Acquis au terme d'une expérience individuelle qu'il signifie, il impose pourtant un message contraignant qui justifie son existence. Ce discours 'évident' naît de la perception qu'ont les 'producteurs' de signes, exogènes ou indigènes, des pratiques ou de l'imaginaire supposés de leurs clients potentiels. L'analyse des traces matérielles véhiculées par le souvenir est inscrite dans une logique de produits consommés, qui néglige délibérément le point de vue des consommateurs. Cette vision partielle et analytique de la réalité permet de dégager une corrélation entre la mise en place de lieux de dépaysement, réponse à une réalité sociologique, économique et technique, et les procédures de réification de ce dépaysement, réponse à un imaginaire supposé de cette réalité. La mise en perspective du souvenir, au sein d'une chronologie et d'un espace relativement étendus, vise à repérer des filiations et permet de formaliser deux types de discours:une perception exogène du lieu des vacances qui tend à être codifiée et une réception locale de cette vision qui tend à se déconstruire. Le principe d'évolution de ces deux tendances, cristallisé dans le souvenir, repose sur la distinction opérée par Charles Sender Pierce entre les trois façons fondamentales de rendre présent et visible le réel: l'indice qui est la trace de son référent, l'icône qui lui ressemble ou le symbole qui le transforme.