Education non scolaire et école primaire : les conséquences d'une rencontre : Une étude anthropologique de la transmission du savoir chez les Massai͏̈ de Tanzanie
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this work is to study the various forms of education to be fourd among the kisongo maasai, pastoral population in tanzania, bothin their own right and in terms of what their encounter with each other implies. After situating the national and local background to the introduction of formal education and describing the main characteristics of the tanzanian school system, the author examines the processes and practices used for esucating maasai children, both in elementary school now compulsory for all tanzanians - as well as in the family and social environment. Offering conflicting forms of knowledge that are conveyed in widely different fashions, formal instruction an informal education tend for the most part to be in competition with each other, altough they also coexist side by side to a large extent. Roughly one third of all maasai children attend elementary school. Whereas in school, all pupils are given exactly the same instruction in the same classroom, in their communities, young maasai receive distinct kinds of education depending on gender and age (girls, non-circumcised boys, and warriors), and therefore oriented either toward domestic work, pastoral activities, or practices associated with warriorhood. After highlighting the dynamics of interaction among the various forms of education, the author focuses on the maasai perceptions of school and on the various educational strategies such perceptions generate. The conclusion is that as a result of the conditions in which formal education takes place, its impact on maasai society, albeit modest, is nonetheless real, with large numbers of maasai using school as a tool for attaining a modicum of integration into tanzanian society.
Abstract FR:
Ce travail se propose d'étudier formes d'éducation en présence chez les pasteurs maasai kisongo de Tanzanie, à la fois pour elles-mêmes, mais aussi sous l'angle des conséquences de leur rencontre. Apres avoir situé le cadre national et local dans lequel s'inscrit l'introduction de l'école et dessiné les principales caractéristiques du système scolaire tanzanien, l'auteur examine les processus et les pratiques d'éducation des enfants maasai, tant à l'école primaire - désormais obligatoire pour tous les tanzaniens - que dans leur cadre familial et plus largement social. Contradictoires sur le plan des savoirs, et profondément divergentes en ce qui concerne les modes de transmission, l'éducation scolaire et l'éducation non scolaire entrent le plus souvent en concurrence, mais coexistent egalement pour une large part. La scolarisation primaire touche environ un tiers des enfants maasai, tandis qu'une infime minorité d'entre eux atteint le second cycle. Alors qu'à l'école tous les élèves sont réunis sur les mêmes bancs et recoivent un enseignement unique, au sein de leur communauté, on transmet aux jeunes maasai une éducation specifique suivant leur sexe et leur âge (filles, garcons non circoncis et guerriers) axée, selon les cas, sur les activités domestiques, le pastoralisme ou les pratiques associées à la classe guerriere. Après avoir mis en évidence les dynamique des interactions entre ces diverses formes d'éducation, l'auteur s'intéresse à la perception que les maasai se font de l'école et aux différentes stratégies éducatives qui en découlent et conclut sur le fait que compte tenu des conditions de scolarisation, l'impact de l'éducation scolaire sur la societé maasai reste faible, mais non nul, les maasai faisant généralement de l'ecole un instrument d'intégration minimale dans la societé tanzanienne.