Concurrence et fragmentation sur l'activité de négociation de titres : les enjeux de la Directive MIF
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Abstract EN:
In the supply chain of investment services, trading activity is at the heart of several breakthroughs with the rise of new forms of competition and new regulations. The Market in Financial Instruments Directive (MiFID) constitutes a major revolution in the organization of the trading process in Europe, by abandoning the historical principle of order flow centralization. Innovation and strategic confrontation between market and bulge bracket firms determine the way that markets fragment. We analyze the conditions under which competition mechanisms between those actors can either converge or differ from the objectives of integrity and quality of financial markets. In light of existing complementarities between microstructure and industrial organization of financial markets, we elaborate an original analysis of the consequences of the new regulations. While competition between trading venues can generate positive externalities such as transaction cost decreases or incentives to innovate, it can also damage the price discovery process and market liquidity. However, two arguments can be advanced to support the idea of a virtuous circle. The first, highlighted with the help of a theoretical model of competition, is the lead position of the incumbent (the established market firm) and its interest in organizing competition in order to stimulate market liquidity as whole. The second, studied in an empirical analysis of Euronext Paris, is the difficulty for new entrants to divert order flows managed by regulated markets. Thus, market fragmentation would allow some previous unexpressed liquidity to find a place among new matching services and then, lead to additional transaction volumes.
Abstract FR:
Dans la chaîne de traitement des ordres en bourse, l’activité de négociation a connu de nombreuses ruptures avec l’émergence de nouvelles formes de concurrences et de nouvelles régulations. La directive Marchés des Instruments Financiers (MIF) constitue, à ce titre, une révolution majeure dans l’organisation des échanges de capitaux à l’échelle européenne. Abandonnant le principe historique de centralisation des flux d’ordres, les marchés se fragmentent au rythme de l’innovation et des confrontations stratégiques entre entreprises de marché et banques d’investissement. Nous proposons d’analyser les conditions sous lesquelles les mécanismes concurrentiels, qui animent ces acteurs, peuvent parfois converger ou diverger des objectifs d’intégrité et de qualité des marchés financiers. A la lumière des complémentarités existant entre la microstructure et l’économie industrielle des marchés financiers, nous mettons en perspective les conséquences des nouvelles régulations. Alors que la compétition entre lieux d’exécutions des ordres peut générer un ensemble d’externalités positives, comme la baisse des coûts de transaction ou l’incitation à innover, elle peut également porter atteinte au processus de découverte des prix et à la liquidité du marché. Deux arguments peuvent, cependant, être favorables à la mise en place d’un cercle vertueux. Le premier, mis en évidence au sein d’un modèle concurrentiel théorique, est la position de firme leader de l’entreprise de marché en place, et son intérêt à organiser une concurrence bénéfique à la liquidité du marché dans son ensemble. Le second, traité dans le cadre d’une étude empirique sur la place parisienne, tient à la difficulté pour les nouveaux entrants de détourner les flux d’ordres des marchés réglementés. La fragmentation des marchés pourrait ainsi aboutir à l’expression d’une liquidité et donc d’un volume traité supplémentaire, qui n’aurait pu s'observer dans le cadre d’un marché centralisé