Aménagement du temps de travail et négociation collective : les compromis d'entreprise au coeur de la dynamique des relations professionnelles
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of the first part of this thesis is to set up a theoritical framework from which to analyse the interprofessional relationships that are formed at an individual company level. The limits of neo-classical theory and of regulatory theory, with regards to the study of the creation of professional rules within companies, have led us to an interpretation that enters into field of industrial relations and which puts the players at the center of this process. We have pin-pointed two interdependent levels at which inter professional relationships are established within the company : alongside institutional relationships that develop between amployers and trade unions, we have emphasised the existence of a non-institutional level, where the employees themselves structure their own work relationships. The interaction of the various professional bodies that takes place at this level leads to compromises which are indicative of a certain set-up amongst the hierarchies that places the groups in relation to each other. We feel that it is these compromises that form the basis of inter professional relationships within the company. The second part deals with the monographical analysis of collective bargaining processes for four companies - a spinning mill, a mechanical construction company, a clothes manufacturing company, a cardboard packaging company - all of which have negociated several agreements to do with time management. In the final part we have developed the idea of the institutionalisation of the individual employee as well as the emergence of a new area in collective bargaining withing the company, by showing how the transformatio of different professional groups' characteristics leads to the creation of new compromises over which the two traditional parties are obliged to clarify and formalise this process in order to integrate their own states.
Abstract FR:
La première partie de cette thèse vise à construire un cadre d'analyse théorique permettant d'appréhender les relations professionnelles qui s'établissent au niveau spécifique de l'entreprise. Les limites de la théorie néo-classique et de la théorie de la régulation, quant à l'étude du processus de production des règles professionnelles au sein des entreprises, nous ont orientées vers une interprétation en termes de relations industrielles, plaçant les acteurs au cœur de ce processus. Nous avons dissocie deux niveaux interdépendants d'établissement des relations professionnelles dans l'entreprise : à cote des relations institutionnelles qui s'instaurent entre les partenaires sociaux traditionnels que sont les dirigeants et les syndicats, nous avons mis l'accent sur l'existence d'un autre niveau, non institutionnel, ou les salaries structurent eux-mêmes leurs relations de travail. L7action des différents groupes professionnels que l'on trouve à ce niveau conduit à la formation de compromis, reflétant un agencement spécifique des hiérarchies qui positionnent ces groupes les uns par rapport aux autres, compromis que nous avons place au cœur de la dynamique des relations professionnelles de l'entreprise. La seconde partie présente l'analyse monographique des processus de négociation collective de quatre entreprises - une filature, une entreprise de construction mécanique, une entreprise de confection et une cartonnerie - ayant négocié successivement plusieurs accords d'aménagement du temps de travail. Dans la dernière partie, nous développons la thèse de l'institutionnalisation de l'acteur salarie et de l'émergence d'un nouveau champ de négociation collective dans l'entreprise, en montrant comment la transformation des caractéristiques des différents groupes professionnels conduit à la formation de nouveaux compromis dont les partenaires sociaux traditionnels s'efforcent d'expliciter et de formaliser les processus afin d'y intégrer leurs propres enjeux.