thesis

Changement social et contre-sorcellerie féminine chez les Manjak de Canchungo émigrés à Ziguinchor : les réponses du Bëpene et du Kasara : Guinée-Bissau / Sénégal

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

In the northwest of Guinea-Bissau the Manjak territory is divided in several Manjak kingdoms. Some members of this ethnic group have hive off in Guinea-Bissau, towards neigbouring countries and Europe. Women from Canchungo kingdom have acquired power and an increasing authority in the magical and religious sphere of the antisorcery. Today, the offices of Napene and Namana (diviners-healers specialized in struggle against witchcraft or sorcery), left vacant by men particularly assumed by women. Their abilities are not limited to problems classified as strictly feminine. In others kingdoms, like qualequisse, the same offices are forbidden to women. We have presented ancient and current social structures, the dynamic universe of the animist religion and the position of the anti-sorcery priestesses. A Namana of the Kasara cult is named in her office after an election by trance. The shrine gathers several priestesses and a community of women members of the cult. For a Napene of the Bepene worship, the designation and the installation occur after an election by illness followed by an initiation. In her shrine the priestess officiate alone. The priestesses capacity to oppose to a diversified and an increasing sorcery is analysed through divinatory and therapeutic rituals. The diviners-healers have to face unprecedented problems. By their flexibility in the interpretation of the symbolic and cognitive system. The officiants reajust the Manjak community and it's members to an unfinished and ephemeral world, which balances between chaos and order.

Abstract FR:

Au nord-ouest de la Guinée-Bissau le territoire Manjak se compose de plusieurs royaumes. Des membres de cette ethnie ont essaime en Guinée-Bissau. Vers les pays limitrophes et en Europe. Les femmes du royaume de Canchungo ont acquis un pouvoir et une autorité croissante dans le domaine magico-religieux de la contre-sorcellerie. Aujourd'hui, les fonctions de Napene et de Namana (devins-guérisseurs spécialises dans la lutte contre la sorcellerie), laissées vacantes par les hommes sont surtout prises en charge par les femmes. Leurs compétences ne se limitent pas aux seuls problèmes classés comme féminins. Dans d'autres royaumes, tel celui de Qualequisse, ces mêmes fonctions sont interdites aux femmes. Nous avons présenté les structures sociales anciennes et actuelles, l'univers religieux dynamique de l'animisme et la position des prêtresses de la contre-sorcellerie. Une Namana du culte du Kasara est nommée dans sa fonction à la suite d'une élection par la transe. L'autel regroupe plusieurs prêtresses et une communauté de femmes membres du culte. Pour une Napene du culte du Bepene, la désignation et l'installation ont lieu après une maladie-élection suivie d'une initiation. Dans son autel, la prêtresse officie seule. La capacité des prêtresses à contrecarrer une sorcellerie diversifiée et en augmentation est analysée à travers les rituels divinatoires et thérapeutiques. Les devineresses-guérisseuses doivent affronter des problèmes sans précédents. Par leur flexibilité dans l'interprétation du système symbolique et cognitif, les officiantes réajustent la communauté Manjak et ses membres à un monde dont l'équilibre est inachevé et éphémère, entre chaos et remise en ordre