Pratiques et croyances religieuses des paysans et des mineurs à Huancavelica (Andes Peruviennes)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
"factory in the fields" the mining center of julcani (peruvian andes) is a privilegiated place where to study the proletarisation process of rural andean traditionnal population. Does the new working universe and everyday life involve necessarily for these migrant peasants a radical breack-up of their traditional world, transforming them into simple proletarians ? or does it allow it allow the survival of the traditionnal world? wz show in the first part of this study how quick and deep are the changes in the sphere of the social representations, even if the miner of julcani is not plainly a proletarian as he maintains his ties with his peasant community, he continues to be integrated to the traditionnal system of religious responsabilities in communal feasts, he particpates in communal work and meetings, and continues to work and to invest in his community. We also show how the mining center is a factor of transformation, of which the miners and their families are the vectors, of the rural world around the mine. In the second part a comparative analysis of religious believes and observances among the miners of julcani and the peasants from the communities nearby the mine allows to show that at this level a very clear continuity exists : a same conception of time and space, same perceptions of body and illness, same divinities, same believes and rites, with a tendency however towards an individualisation of the ritual behaviour among the miners in their relationship with the muki, the divinity of the mine. The system of magical and religious believes and of cosmological representations evolves only in the long duration and is determining for the modalities of the integration of the peasant population to the "modernity", and one could not aspire to study seriously this "way to modernity" without an anthropological approach.
Abstract FR:
"usine a la campagne" le centre minier de julcani (andes peruviennes) est un endroit privilegie pour etudier le processus de proletarisation d'une population rurale andine traditionnelle. Le nouvel univers de travail et de vie quotidienne implique-t-il necessairement pour les paysans migrants une rupture radicale avec leur monde traditionnel, les transformant ipso facto en de "simples proletaires", ou en permet-il la survivance? on montre dans la premiere partie du memoire comment des changements rapides et profonds se donnent dans la sphere des representations sociales depuis la conception du travail jusqu'aux habitudes alimentaires et vestimentaires, meme si le mineur de julcani n'est pas un proletaire au sens strict puisqu'il garde des liens avec sa communaute paysanne d'origine en restant integre au systeme traditionnel des charges, en participant aux travaux et assemblees de sa communaute et en continuant a y travailler et a y investir. On montre aussi comment la presence du centre minier entraine des transformations du monde rural environnant, dont les mineurs et leurs familles sont les vecteurs. Dans la seconde partie, l'analyse comparative des croyances et des pratiques religieuses chez les mineurs de julcani et les paysans des communautes proches de la mine permet de montrer qu'il existe a ce niveau une tres forte continuite : meme conception du temps et de l'espace, meme perceptions du corps et des maladies, memes divinites, memes croyances et memes rites, avec une tendance cependant a l'individualisation du comportement rituel chez les mineurs dans leurs relations avec le muki, la divinite de la mine. Contrairement aux representations sociales, le systeme de croyances magico-religieuses et de representations cosmologiques n'evolue donc que dans la longue duree et determine dans une large mesure les modalites de l'integration des populations paysannes a la "modernite2 et l'on ne saurait pretendre se pencher serieusement sur ce "passage a la modernite" en faisant l'impasse sur l'approche ethnologique.