Rapports d'âge et de sexe chez les Bijogo, Guinée-Bissau
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The first part of this work is a survey and a summing up of the western sources about bijogo's history. The second part is dedicated to the Aniaki, a bijogo group living on an island called Canhabaque. The social organisation of this matrilinear population is essentially based upon an initiatic ritual cycle which structures the population in age set and organizes the movement of goods from the youngs towards the elders. This system is also surrounding the individuals during all their life. It also associates closely men and women in the fact that the last ones are initiated by the way of being possessed by the "souls" of young boys’ deceaded before having been intiated. In being possessed by these "souls", women are enabled to achieve their own initiation and to transform errand souls in benefic entities. In the village, the royal institution - which is bounded to the initiation system - is also associating a man with a woman. Futhermore the study of gender relationship and age set in the social practices brings out a very important notion called "orebuko". This word for the aniaki refers to objects to which a cult is rendered as well as to the living principle of all animated being alive or dead. The study of institutions such as village, age set, marriage and kingship has made come to light the Orebuko notion like the mainspring of the Aniaki world.
Abstract FR:
Une première partie de la thèse recense, résumé et analyse les sources occidentales sur l'histoire des bijogo. La seconde partie est consacrée aux Aniaki, sous-groupe bijogo habitant l'ile de Canhabaque. L'organisation sociale de cette société matrilinéaire est essentiellement fondée sur un cycle rituel initiatique qui distribue la population en classes d’âge et organise une circulation de biens des jeunes vers les ainés. Ce système ne concerne pas les seuls jeunes mais encadre les individus tout au long de leur vie, de plus, il associe étroitement hommes et femmes. En effet, l'initiation de ces dernières consiste à faire franchir le stade initiatique aux "âmes" des jeunes gens morts avant d'avoir atteint cette étape. Possédées par ces âmes, elles leur permettent de compléter leur parcours initiatique et les transforment en entités bénéfiques, intermédiaires entre ce monde et l'au-delà dont elles sont les seuls truchements. L'institution royale villageoise - émanation du système initiatique associe également un homme et une femme. L'analyse des pratiques sociales qui mettent en jeu les rapports d’âge et de sexe a conduit à dégager l'importance de la notion d'"orebuko". Par ce terme les Aniaki désignent les objets auxquels ils rendent un culte, le principe vital de tous les êtres animes vivants ou morts, et dans cette dernière acception, plus particulièrement, celui des jeunes gens morts non inities que les femmes traitent. L'étude des différentes institutions (village, classes d’âge, mariage, royauté) a permis d'éclairer les différents aspects de cette notion qui apparait comme le principe de cohérence de l'univers Aniaki et de conclure que, dans une logique d'inclusion du contraire, toute personne Aniaki était le produit d'une double transmission - l'une féminine, l'autre masculine - qui s'inscrivait dans un espace et dans un temps eux-mêmes définis par une tension entre un pôle masculin et un pôle féminin.