Processus de défaillance des entreprises et modifications comportementales par anticipation du défaut de paiement
Institution:
Paris 9Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
En théorie micro-économique classique, la défaillance correspond à une sanction naturelle à l'égard d'entreprises non performantes et dont la disparition permet un transfert de ressources vers d'autres entités plus rentables. De ce point de vue, la défaillance d'entreprise n'a longtemps constitué qu'un élément mineur de la théorie financière, la sortie de marche s'opérant de manière instantanée et non couteuse. Il faut attendre les prémices de la théorie financière moderne pour voir introduire la défaillance couteuse comme un évènement particulier pouvant affecter les décisions des agents (la prise en compte des couts de faillite ne suffit cependant pas à constituer un véritable courant théorique du phénomène). Aujourd'hui, la théorie financière traite plus particulièrement de l'efficacité des modes de résolution des difficultés financières (par voie judiciaire ou extrajudiciaire). Toutefois, cette approche ne décrit pas le processus de déclin qui mène à la défaillance, les entreprises considérées ayant déjà rompu leurs paiements. Il faut alors se tourner vers une littérature traitant plus particulièrement des facteurs affectant la performance des entreprises pour avoir une véritable description analytique du processus de leur déclin. Plusieurs angles d'analyse sont retenus pour décrire la capacité d'adaptation des entreprises face à des modifications défavorables de leur environnement. Dans cette perspective, compte tenu de la diversité des facteurs de déclin, l'approche que nous retenons est à la fois macro-économique (séries temporelles) et micro-économique (données d'enquête). La mise en évidence des causes objectives de défaillance revêt un caractère subjectif lorsque le point de vue adopté est celui des créanciers. Or, la détection des difficultés dépend de la qualité des indicateurs symptomatiques considérés. Pour les établissements de crédit, en particulier, le déficit d'information sur la qualité de l'emprunteur complique la politique d'octroi des crédits et rend nécessaire l'utilisation de techniques de discrimination qui ne sont pas toujours infaillibles. Ainsi, lorsque la dégradation des résultats risque d'entrainer le désengagement des créanciers, nous montrons, théoriquement, que les entreprises ont une incitation rationnelle à modifier à leur avantage l'information qu'elles transmettent aux partenaires financiers (en cédant leurs actifs, en particulier). La dissimulation des difficultés, si elle permet de préserver temporairement la confiance des créanciers, risque néanmoins de creuser l'insuffisance d'actif et de réduire les chances de redressement. Outre l'existence des facteurs traditionnels de déclin, l'éventualité du défaut de paiement et l'anticipation des règles de priorité affectent donc les stratégies. Ces modifications de comportement comptent parmi les facteurs de défaillance