thesis

L'agriculture et son territoire dans la crise : analyse et démenti des prévisions sur la déprise des terres agricoles a partir d'observations réalisées dans le Pays d'Auge

Defense date:

Jan. 1, 1992

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Predictive models forecast that several million hectares of farmland will be totally abandoned in France by the year 2000. This is contradicted both by a survey carried out in an area deemed by these predictions to be especially threatened, the Pays d'Auge in Lower Normandy, and by an analysis of currently available data. An analysis based on some categories well-proven in the fields of rural and general economy (crisis, land rent, production of space. . . ) Provides an explanation of the absence of land abandonment. By considering the evolution of agriculture within the wider context of the general crisis, and not keeping to a strictly sectorial analysis, we highlighted the changes which have affected the regulation mechanisms that steered the use and allocation of farmland during the fordist period. These changes mark the end of professional farmers'hegemony over the territory. As a result, the issue of the future of farmlands has to be considered within the development model which will succeed the present crisis. The hypotheses of massive farmland abandonment implicitly assume a model of full employment (non competitive farmes leave the sector and no longer have to accept low remuneration for their work) where (I) jobes are located in urban areas (pluriactive systems do not develop) and (II) social transfers of the welfare state ensure that farming does not serve as a refuge for the retired, the unemployed, etc, and besides are not used to voluntarily maintain non competitive farmers on the land. But, there is no indication that such a model is about to develop. Consequently, it seems highly improbable that a massive abandonment of farmlands will occur by the year 2000.

Abstract FR:

Des modèles prévisionnels ont conclu a l'abandon total de plusieurs millions d'hectares de terres agricoles en France, d'ici a l'horizon 2000. Ces résultats sont démentis par des observations de terrain réalisées dans une région particulièrement menacée dans les prévisions, le Pays d'Auge en Basse-Normandie, et par l'examen de différentes données statistiques disponible (ter-uti,rga,msa). Une analyse utilisant certaines catégories éprouvées de l'économie rurale et de l'économie générale (crise, rente foncière, espace produit. . . ) Permet d'expliquer cette absence de déprise. En replaçant l'évolution de l'agriculture dans le contexte plus global de la crise générale et en ne se cantonnant pas a un cadre sectoriel d'analyse, il est possible de mettre en évidence les transformations qui ont affecte les mécanismes de régulation qui réglaient l'usage et l'allocation du territoire agricole pendant les trente glorieuses, transformations qui traduisent la fin de l'hégémonie de la profession agricole sur ce territoire. Des lors, la question de l'avenir des terres agricoles s'inscrit dans le champ plus large du modèle de développement qui succédera a la crise. Implicitement, les hypothèses de déprise agricole massive supposent un modèle de plein emploi (les agriculteurs non compétitifs quittent le secteur et ils ne sont plus contraints d'accepter une sous rémunération de leur travail), ou l'emploi est localise en zone urbaine (les systèmes pluriactifs ne se développent pas), ou les transferts garantis par l'état-providence permettent qu'il n'y ait pas de situation de repli (retraites, chômeurs etc. ) Mais ne sont pas utilises pour maintenir volontairement des agriculteurs non compétitifs. Or rien ne semble indiquer qu'un tel modèle se mette en place. Dans une telle situation, une déprise agricole massive à l'horizon 2000 parait hautement improbable.