Les SDF face aux procédures d'assistance : l'apprentissage de la maîtrise de soi
Institution:
Montpellier 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In continuity of the sociology of poverty as Simmel considers it, this work aims at determining how assisting homeless people leads to the constitution of a homeless group and revealing their impact on these people. Together with the observation of the variables of poor's historical treatment, the way they are dealt with today, the « homelessness »' mediatization and the way homeless people perceive their own situation, this work analyses the relation between welfare associations and homeless people which can comfort Simmel's work. The welfare pratices interact with social representation of the homeless, by a logical continuum with what is good (or sufficient) to do for them. The conditions to benefit of welfare (considered as the only way to go out of the street) have a prerequisite : learning self-control. Homeless, as social workers, have to control their bodies, their body manifestations, and their feelings to make the welfare relation work correctly, if not efficient. In this perspective, the techniques of governementality restrain homeless people's ability to ask for their needs. Learning self-control teaches them the behaviour they have to comply with in order to be assisted.
Abstract FR:
Dans la continuité de la sociologie de la pauvreté telle que la conçoit Simmel, ce travail se propose de déterminer en quoi l’assistance portée aux SDF participe à la création d’un « groupe » SDF et par là d’en déceler l’impact sur les personnes concernées. Conjointement à l’observation des variables de la gestion historique des pauvres, de leur traduction contemporaine, de la médiatisation du sans- abrisme, et de l’expérience de la vie dans la rue, c’est dans l’analyse des relations entre les associations d’action sociale et les SDF qu’il est possible d’offrir un point d’accroche supplémentaire au travail de Simmel. Les pratiques de ce domaine d’activité se constituent en interaction avec les représentations sociales qui ont cours sur les SDF, mais aussi, par un continuum logique, sur ce qu’il est bon (ou suffisant) de faire pour eux. Les conditions pour que les SDF bénéficient de l’assistance (envisagées comme la seule issue possible hors de la rue) ont un préalable : l’apprentissage de la maîtrise de soi. Les SDF, comme les intervenants associatifs, doivent contrôler leurs corps, ses manifestations et leurs émotions afin de rendre la relation d’assistance effective, faute d’être efficace. Dans cette perspective, les techniques de gouvernementalité se font l’écho de ce que les SDF pourraient être en droit de demander tout en bridant leur capacité à le faire et c’est par l’apprentissage de la maîtrise de soi qu’ils sont instruits sur les comportements à adopter pour être assistés.