L'utilitarisme Benthamien à la rencontre de l'économie classique
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Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
Bentham's utilitarianism is usually considered as having exercised a definite influence on classical political economy. However, although its completed formulation was contemporaneous to Ricardian theory, it gave rise, in Bentham's works, to a peculiar economic analysis which could be distinguished from ricardo's theory on the grounds of both its founding principles and conclusions. Its foundations are located in the utilitarian principles that bentham built in the field of legislation (the calculus of pain and pleasure and the greatest happiness principle). They give rise to specific analysis - concerning wealth, value, distribution, wages, employment, or economic dynamics - and acknoledge a wide range for public policies which includes, for instance, the setting of a fiscal policy, money management, or the diffusion of information. Although the existence of a Benthamian economic analysis, wich constitutes an extension of the utilitarian doctrine, leads to reject the thesis of an influence of utilitarianism on classical economic thought, it might be argued that these two currents of thought could have met in James Mill, disciple from both bentham and ricardo. But J. Mill's analysis increases again the distance which separates them : being on the side of utilitarianism in the field of legislation, J. Mill definively departs from it in economics, where he takes the part, or even extends, the ricardian theory.
Abstract FR:
On considère généralement que l'utilitarisme benthamien a exercé une influence décisive sur l'économie politique classique. Pourtant, bien que sa formulation définitive ait eté contemporaine de la théorie ricardienne, elle a donné lieu, chez Bentham lui-même, à une analyse économique singulière qui se distingue de la théorie ricardienne, tant dans les principes sur lesquels elle s'appuie que dans les conclusions auxquelles elle aboutit : ses fondements reprennent les principes utilitaristes élaborés par Bentham dans le domaine de la législation (le calcul des peines et des plaisirs et le principe du plus grand bonheur du plus grand nombre), pour donner lieu à des analyses singulières - sur la richesse, la valeur, la répartition, les salaires, l'emploi, ou la dynamique économique - et justifier l'existence d'un vaste domaine d'intervention étatique - qui comprend, par exemple, la mise en place d'une politique fiscale, la gestion de la monnaie ou la diffusion de l'information. Si la présence d'une analyse économique benthamienne qui prolonge la doctrine utilitariste doit conduite à rejeter l'idée d'une influence de l'utilitarisme sur la pensée économique classique, il n'en est pas moins vrai qu'une rencontre entre ces deux courants aurait pu se produire, par l'intermédiaire de James Mill, disciple à la fois de Bentham et de Ricardo. Mais l'analyse de J. Mill accroit encore la distance qui les sépare : partisan de l'utilitarisme dans le domaine législatif, J. Mill s'en éloigne de manière radicale en économie, pour adopter, voire prolonger, la théorie ricardienne.