La presse quotidienne et la construction des discours politiques : Les lectures de Corse-Matin par les élus de la collectivité territoriale de Corse et leurs électeurs « au village »
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Abstract EN:
These thesis looks at the construction of political speeches in Corsica. It is based on press articles analysis and interviews with representatives, local press readers and journalist from Corse-Matin local newspaper. The idea is to locate speeches in History and also in the actual insular society of which local press is both “mirror” and “matrix”. Through this analysis of political speeches, we have noticed that power relationships in Corsica are established on instable balances between on one hand conflict of interest, future perspectives and on the other hand, the necessity to preserve, within the French national context, a local unity of mythical nature, often contradicted by violent actions from clandestine groups. These power relationships have evolved into the affirmation of an increased indipendence of electors vs. Political representatives, and more rational choices. But relationships between representatives and electors still remain strongly determined by family, friendship or enmity links. These links are characteristic of an oral culture, on an inter knowledge society where the village still remains a reference point for family identities. In the speeches of the various actors, personalization of relationships results in the coexistence of contradictory consensus at work as part of the construction of an “insular” identity.
Abstract FR:
Cette recherche a pour objet la construction des discours politiques en Corse. Elle s’appuie sur l’analyse d’articles de presse et d’entretiens avec des élus, des lecteurs de la presse dans un village, des journalistes du quotidien régional Corse-Matin. Il s’agit de situer ces discours dans l’histoire et dans le contexte de la société insulaire d’aujourd’hui, dont la presse quotidienne régionale est à la fois un « miroir » et une « matrice ». A travers l’analyse des discours politiques, on peut observer que les rapports de pouvoir en Corse s’établissent sur des équilibres instables entre d’une part, des conflits d’intérêts, de perspectives d’avenir, et d’autre part, la nécessité de préserver, dans le cadre national français, une unité locale, à caractère mythique, souvent démentie par les actes de violence de certains groupes clandestins. Ces rapports de pouvoir ont évolué dans le sens de l’affirmation d’une plus grande indépendance des électeurs envers les élus, d’une plus grande rationalisation des choix. Mais les rapports entre élus et électeurs demeurent fortement déterminés par des liens de parenté, d’amitié ou d’inimitié. Ces liens sont caractéristiques d’une « culture orale », d’une société d’interconnaissance où le village sert encore de point de repère aux identités familiales. Dans les discours des divers acteurs, la personnalisation des liens se traduit par la coexistence de consensus contradictoires à l’œuvre dans la construction d’une « identité » insulaire.