Efficacité de l'aide et développement : le cas de l'Asie de l'Est
Institution:
Aix-Marseille 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Official Development Assistance is questioned today. If a few countries managed to overcome underdevelopment, the failure of many assistance programs, as well as the development strategies implemented in the South, appears obvious. The unsuitability of the underlying theoretical models with the economic reality of the developing countries and the neglect of the social consequences of reform programs, largely explains this disillusion. The effectiveness of aid has quickly been the object of debate. The controversy is due to the difficulty found in establishing a direct relationship between aid and growth, at the theoretical or the empiric level. However, economic growth is a complex and slow process of transformation of the productive structures and, beyond that, of life styles. We attempt to show that, in order to evaluate its efficiency at the macroeconomic level, we should rather focus on the indirect effects of aid on the rest of the economy. Contrary to many countries in the dead end, East Asian countries have experienced an exceptional economic development in the last 40 years. The aid flows and, more broadly, foreign capital flows have played a key role in the economic takeoff of these countries, revealing a strong absorption capacity. Within this context, Japan clearly positioned itself as the main financial backer and supplier of advanced technologies. Our works highlight the originality of Japanese aid. Its spreading by successive waves in the region leans on a logic of regionalization in which public and private flows are closely bound, and constitutes a singular practice of economic rationalization of aid programs. The results draw on an applicable model of aid attribution and, more broadly, shed light on the underlying mechanisms to a dynamic of development.
Abstract FR:
L'aide au développement est aujourd'hui remise en question. Si quelques pays ont réussi à se sortir du sous-développement, l'échec de nombreux programmes d'assistance et des stratégies de développement mises en oeuvre au Sud, paraît évident. L'inadéquation des modèles théoriques sous-jacents avec la réalité économique des pays en développement et l'absence de prise en compte des conséquences sociales des programmes de réformes, expliquent en grande partie cette désillusion. L'efficacité de l'aide est rapidement sujette à débat, une controverse alimentée par la difficulté d'établir une relation directe entre l'aide et la croissance, au niveau théorique ou empirique. Toutefois, la croissance est un processus complexe et lent de transformation des structures productives et au-delà du mode de vie. Nous montrons qu'au niveau macroéconomique, il conviendrait plutôt de s'attacher aux effets indirects de l'aide sur le reste de l'économie pour évaluer son efficacité. Contrairement à de nombreux pays dans l'impasse, l'Asie de l'Est a connu un développement économique exceptionnel depuis 40 ans. Les flux d'aide publique au développement et plus généralement les flux de capitaux étrangers ont pu jouer un rôle considérable dans le décollage économique de ces pays, révélant une forte capacité d'absorption. Dans ce contexte, le Japon s'est clairement positionné comme le principal bailleur de fonds et fournisseur de technologies avancées. Nos travaux mettent en lumière l'originalité de l'aide japonaise dont le déploiement par vagues successives dans la région suit une logique de régionalisation dans laquelle les flux publics et privés sont étroitement liés et constitue une pratique singulière de rationalisation économique des programmes d'assistance. Les résultats contribuent à l'élaboration d'un modèle pertinent d'attribution de l'aide et, plus globalement, à la mise en lumière des mécanismes sous-jacents à une dynamique du développement.