thesis

La Transhumance bovine dans le massif vosgien et l'arc alpin : analyse ethno-écologique

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Jan. 1, 2005

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Abstract EN:

Bovine transhumance invites, every season, humans and animals to a symbiosis with mountains. As it stands today, practice has decreased in Austrian, Swiss and French Alps and in Vosges, since rural exodus and industrialization. Bovine transhumance is perfectly adapted to mountains of temperate zone. Indeed, the principle on which it is grounded consists in following spring grass during the summer, by remaining in harmony with bovine natural instinct. This pastoralism takes place in a territorial unity which is determined by natural relief. Today, this practice embodies the research of authenticity for a population, which looks for its roots. The different actors understand the transhumance in two ways, what leads to two different speeches. The patrimonalization appropriates this ancestral practice and creates a link between past and present throughout traditional products, landscapes and folklorization. This work studies this modern point of view in comparison with an ethno-ecological analysis of the traditional one. Moreover, the bovine transhumance is an intricate social building, which is connected to fundamental structures like time, space and relation with bovines. A structural identification of human groups with bovine groups draws the contours of nomadic and democratic societies, which appear and disappear every year. The transhumance divides the calendar year in two periods linked to two extreme poles, antithetic and defined by two syntagmatic series. Summer, up, stands in opposition with winter, down, like masculine and feminine, outside and inside, wild and domestic. Alternation of that two estates, renewed by seasons, is marked by rites like masquerades and transhumance parties. This wavering, throughout the “fruit” or cheese production in summer, leads to cyclic regeneration of this society and to transition rites.

Abstract FR:

La transhumance bovine convie saisonnièrement hommes et animaux dans une relation de symbiose avec la montagne. Un état des lieux actuel dans les Alpes autrichiennes, suisses, françaises et dans les Vosges a mis en évidence un recul de cette pratique depuis l'exode rural et l'industrialisation. La transhumance se révèle parfaitement adaptée à la montagne des zones tempérées. En effet, son principe fondateur est la poursuite d'une herbe de printemps tout au long de l'été, en harmonie avec l'instinct naturel des bovins. Elle s'inscrit dans une unité territoriale circonscrite par le relief naturel. Aujourd'hui, ce pastoralisme est la concrétisation d'une recherche d'authenticité pour une population en quête de racines. Il s'exprime dans un discours différent selon les acteurs. La patrimonialisation s'approprie cette pratique ancestrale et crée un lien entre passé et présent au travers des produits traditionnels, du paysage et de la folklorisation. Notre étude met en regard cette vision moderne et une analyse ethno-écologique de la vision traditionnelle. De plus, la transhumance est une construction sociale complexe qui s'articule autour de structures aussi fondamentales que le temps, l'espace et la relation aux bovins. Une identification structurelle du groupe humain au groupe bovin dessine les contours de sociétés nomades et démocratiques qui se font et se défont chaque année. La transhumance scinde l'année calendaire en deux périodes autour de deux pôles extrêmes qui s'opposent et se définissent par deux séries syntagmatiques. Celles-ci s'articulent autour de l'été en haut et l'hiver en bas, le masculin et le féminin, l'extérieur et l'intérieur, le sauvage et le domestique. L'alternance de ces deux états, sans cesse renouvelée par les saisons, est marquée par des rites comme les mascarades ou les fêtes de transhumance. Ce balancement entraîne une régénération cyclique de ces sociétés par la production du " fruit " ou fromage et des rites de passage.