Les filles des folies : ethnologie d'un music-hall parisien : usages du corps dans un espace de prodigalités
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis, based on the ethnography in the 1990's, of the Folies-Bergère, a parisian music-hall wich used to give revues, is about interactions between a space, a time, a population and ideological productions. It punctually interrogates others shows, sports and feast practices. The first part examines music-halls' inscription in urban memory and space, audience's practises (table company, expense), and shows ( h e t e r o g en e i t y, illusion and splendour, audience's participation). Music-halls are constituents' of the urban zones of night activities, as well as of the inhabitants but also provincial and stranger tourists' patrimony, belonging to popular and minor arts. The second part explores body's uses and revue dancers' social condition. Early formation in classical dance moulds the body. Integration in the ballet corps, determined by a physical factor, height, works by default (failure or forsaking). Composed of differenciated working positions and variable prestige, ballet corps is framed by a hierarchical, authoritative and masculine structure. Dancers' everyday life is shared between renewal and routine (outside agreements, current formation and physical exercices' repetition, daily ballets' reproduction). Body's staging (warm-up, make-up, adornment, feathers) makes a sophisticated and sumptuary metamorphosis. It also makes a reification and a serial reproduction of the bodies, as elements in an orderly whole constituted by profusion of lights, sounds, objects and materials. The third part is about symbolical and ideological productions. Patchwork involving erotism, exotism, conservatism, chauvinism and cosmopolitism, the revue as a show and a practice, is transversally framed by prodigality.
Abstract FR:
Cette thèse, fondée sur l'ethnographie dans les années 1990 des Folies-Bergère, music-hall parisien présentant alors des revues, porte sur les interactions entre un espace, un temps, une population et des productions idéologiques et interroge ponctuellement d'autres spectacles, sports et pratiques festives. La première partie examine l'inscription des music-halls dans la mémoire et l'espace urbains, les pratiques des spectateurs (commensalité, dépense), et les spectacles (hétérogénéité, illusion et magnificence, participation du public). Les music-halls sont un élément constitutif des zones urbaines d'activités nocturnes, ainsi que d'un "patrimoine" des habitants, mais aussi des touristes provinciaux et étrangers, relevant des arts mineurs et populaires. La deuxième partie explore les usages du corps et la condition sociale des danseuses de revue. La formation précoce, en danse classique, aboutit à un modelage du corps. L'intégration au corps de ballet, déterminée par un facteur physique, la taille, s'opère "par défaut" (échec ou abandon). Composé de postes de travail différenciés et à prestige variable, le corps de ballet est encadré par une structure autoritaire, hiérarchisée et masculine. La vie quotidienne de la danseuse, partagée entre diverses activités (contrats extérieurs, formation continue), est marquée par le renouvellement et la routine (exercices physiques répétés, reproduction quotidienne des ballets). La mise en scène du corps (échauffement, maquillage, parure), produit une métamorphose sophistiquée et somptuaire. Elle produit également une réification et une démultiplication des corps, éléments d'un ensemble ordonné constitué par la profusion de matières, de lumière, de sons et d'objets. La troisième partie concerne les productions symboliques et idéologiques. Telle un "patchwork" mêlant érotisme, exotisme, passéisme, chauvinisme et cosmopolitisme, la revue en tant que spectacle et pratique, est transversalement marquée par la prodigalité.