Abstract FR:

Le passage à la troisième phase de l'Union Economique et Monétaire (UEM) en 1999 s'est accompagné d'une hausse, légère mais inattendue, de la dispersion des taux d'inflation nationaux au sein de la zone euro. Les écarts d'inflation entre pays se sont avérés très persistants depuis lors, avec des pays présentant des taux d'inflation généralement plus faibles que la moyenne et des pays systématiquement plus inflationnistes. Cette thèse cherche à apporter différents éclairages sur l'ampleur des écarts d'inflation relevés dans la zone euro, leurs origines et leurs conséquences pour les gouvernements nationaux et la Banque Centrale Européenne (BCE). Dans un premier chapitre, nous cherchons à quantifier précisément la dispersion des taux d'inflation au sein de la zone euro, puis nous analysons les propriétés statistiques des taux d'inflation. Le deuxième chapitre vise ensuite à expliquer les écarts d'inflation observés à l'aide d'un modèle dynamique adapté aux données de panel. Nous mettons particulièrement l'accent ici sur le rôle joué par l'hétérogénéité structurelle subsistante et sur les effets des différences de positionnement dans le cycle. Le chapitre 3 se propose d'aller plus loin dans l'analyse de ce lien entre taux d'inflation et positionnement dans le cycle. Les mécanismes de transmission, d'amplification et résorption de chocs communs et asymétriques sont ici analysés dans le cadre d'un modèle macroéconométrique multi-pays. Ce modèle illustre les conséquences que peuvent avoir des écarts d'inflation amples et persistants sur les niveaux de compétitivité-prix des pays de la zone euro. Enfin, le chapitre 4 s'intéresse aux conséquences de la dispersion des taux d'inflation pour la définition d'une politique monétaire unique. L'estimation d'une fonction de réaction de la BCE permet alors d'évaluer le rôle joué par des indicateurs nationaux dans la conduité de la politique monétaire unique.