Le sens du sang : magie et rites au pays de la biotechnologie : approche anthropologique à partir d'une étude du don de sang dans le Gard
Institution:
Montpellier 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research focuses on the imaginary of blood, specifically in the world of biotechnology. By studying blood donation, I question the magical practices, rituals and mythology which contribute to make this liquid “transfusable”. The blood donation is a Total Social Fact, it concerns history, religions, economy, identity, legislation and politics…
Abstract FR:
L’étude de la carence en dons de sang conduit à découvrir la nécessaire désacralisation du sang à des fins thérapeutiques. La question « Quelle place prend aujourd’hui le sang dans l’imaginaire de notre société ? » s’est alors imposée. Des enquêtes ont été menées centre de transfusion de Nîmes, ses collectes ambulatoires, auprès des donneurs et des non donneurs de sang, des soignants, des opposants à la transfusion, et dans un triangle entre Alès, Nîmes et Montpellier. Pour mieux comprendre la symbolique du sang il a été nécessaire de recueil-lir le discours diachronique des religions abrahamiques à son sujet, qui éclaire les attitudes variées quant à l’acceptation ou non de la transfusion sanguine. Le Vendredi Saint, les ta-bous alimentaires habitent l’imaginaire des donneurs. Les soignants doivent « bricoler » avec les différents niveaux d’interprétation du Monde, religieuse ou biologique. N’utilisent-ils pas inconsciemment des rites magiques ? Le sang marqueur identitaire, le sang contami-nant c’est l’Autre. L’étude synchronique des décisions prises en hémovigilance devrait confirmer ou invalider cette hypothèse. L’affaire du sang contaminé a réactualisé des repré-sentations mentales que l’on croyait d’un autre âge, toute la société française en a été ébran-lée. Entre liberté religieuse et non assistance à personne en danger nous retrouvons l’embarras des législateurs, du corps médical et d’une société en quête de sens. Répondant à la désacralisation du sang n’assistons-nous pas à la genèse d’un nouveau Mythe : le « prin-cipe de précaution », avec sa part d’irrationnel sous couvert de justifications scientifiques ?