Pratique du terrain : méthodologie et techniques d'enquête
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The mythical trilogy : hypothesis, experimentation, conclusion is the model of science discovery. Some scientific disciplines, as most of the social sciences are, do not have the method of "reproducible experiment". This question is the basis of this thesis, structured by two knowledge axis : mathematisation and experimentation. If the mean at the disposal nature sciences is a continuity of real which allow to conclude for social sciences, on the contrary, events have no character of reproduction, they are all historical sciences. What is scientific status of the observation of a non reproductible event ? Could we say that the step of time between the observer and the observed is finally the central point of the distinction between "hard sciences" and "soft sciences" ? For these last ones, the observer and the event of the physical-chimical sciences to represente only acceptable model of science is absolutly contested by this thesis. One part treats of methodological surveys, precisely upon demography. This part is organised on difference which would treat the quantitative data collection as exercice place of audition, and the qualitative data collection as the exercise place of view. The last part treats of the question of fieldwork. The multiplicity of the meaning of 'fieldwork' and its use in the current language in french implies the presence of an opposite : to the 'fieldwork' are opposed the mental a thought activities, neverless the fieldwork is glorified by value of authenticity, sensibility, proximity, concrete and so on. The conception of fieldwork is examined according to some scientific contexts and through the light of free interviews, realised by the author. . At the end, the question of how to write experience and sensibility is treated because this question, base of emotion as a mean of knowledge since the subject-observer is include inside his subject of observation. It is for a more intimate relation between these two dimentions of scientific research that this thesis is pleading.
Abstract FR:
La trilogie mythique hypothèse, expérimentation, conclusion est le modèle de la découverte scientifique. Certaines disciplines scientifiques - dont la quasi-totalité des sciences sociales -, ne disposent pas de la modalité de "l'expérience reproductible". Ce questionnement est à la base de cette thèse, que deux axes de connaissances structurent : la mathématisation et l'expérimentation. Les sciences de la nature disposent d'une continuité du réel qui permet d'inférer. Dans les sciences sociales, par contre, les évènements n'ont aucun caractère de répétition. Ce sont toutes des sciences historiques. Quel est le statut scientifique de l'observation d'un évènement non-reproductible. Est-ce que le pas de temps entre l'observateur et l'observe n'est pas finalement le point central de la distinction entre sciences dures et sciences flexibles : pour celles-ci, l'observateur et l'évènement sont dans un temps identique. La prétention des sciences physico-chimiques à représenter le seul modèle valable de la science est donc fortement conteste. Une partie traite de la méthodologie et des techniques d'enquêtes en se centrant sur le cas de la démographie. Elle s'organise sur la distinction qui ferait de la collecte quantitative le lieu d'exercice de l'ouïe et la collecte qualitative celui de la vue. La dernière partie porte sur la question du terrain. La polysémie du terme terrain et son usage dans la langue courante en français a permis d'en déduire que le terme était d'un usage impliquant la présence d'un opposé. Au terrain s'opposent donc des activités de réflexion et de pensée, le terrain étant magnifie de valeurs d'authenticité, de sensibilité, de proximité, de concret. . . Le concept de terrain est examiné selon certains contextes scientifiques et à la lumière d'enquêtes non-directives réalisées par nous. Enfin est étudiée la question de l'écriture de l'expérience et de la sensibilité, car une question, latente tout au long de cette thèse, est celle de l'émotion comme moyen de connaissance, puisque le sujet observateur est inclus dans son sujet d'observation. C'est donc pour une union plus intime entre ces deux dimensions de la recherche scientifique que cette thèse plaide.