Stratégies de différenciation des produits et processus de garantie de leurs caractéristiques dans l'industrie agro-alimentaire : une application à la filière transgénique
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Abstract EN:
The object of this thesis is to show that from the questioning of the hypothesis of homogeneity of the products of the classic model, the characteristics of the goods acquire a major importance in the equations of offer and demand, this last one being on the base of the definition of a new plan of consumption due to the expression of its preferences. The first part is dedicated to the treatment of the qualitative attributes of products. Indeed, the strategies of vertical differentiation make of the quality a variable of action of the offer and a determinant of the final choice because of its function of basket of intrinsic criteria of the goods. Declined in numerous dimensions, it allows to the firms to produce specific products to distance itself by escaping the competitive in price and to occupy a segment of market answering the particular requirements of the demand. Source of variety, these strategies come along without signals of appreciation and comparison between offered quality levels, generating a problem of qualitative uncertainty. The conventionalist approach intervenes to by-pass this failing of the market by making of the quality a social construction : the individuals put then in common their professional skills to give a preliminary definition of the quality to the exchange. The agreement so negotiated collectively allows to qualify the characteristics of goods from their surrounding factors (know-how, relations, conditions of contract. . . ). The french farm-produce industry' is the object of a conventionalist interpretation through which every qualify signal of products is associated to the characteristics of a mode or a place of production, bringing to [he foreground the said domestic convention opposing due to its nature and its organisation to the industrial said convention. This frank dichotomy showing to be insufficient to summarise the complexity of all the agricultural fields, is introduced the concept of compromise which shows while several conventions can coexist to qualify in best the product and the organisational mode which is associated to it. N a second part, we take into account the narrow collaboration that maintain the farm-produce industry and the ""biology in the processes of manufacture of foodstuffs and ingredients. The rransgene renews the problem on characteristics of products considered here in the sense of the genes. By manipulation of the sexual barriers between alive species, it engenders the group of the MGO for which the genetic manipulation makes difficult the exact knowledge of the origin and the composition of their attributes (problem of uncertainty). With the genetic engineering, is introduced a new source of differentiation of the goods because of the used technique which returns products fundamentally different from their traditional homologues and because of their industrial and commercial use which comes along with a level of dangerosity perceptible in the food and environmental scale. The public opinion, confronted in spite of it with this segment of market since 1996 from the USA, calls the governments and the farm-produce industry to propose relevant guarantees of signal, health and safety. Conscious of the possible consequences of the use of the MGO and the increasing distrust of the citizens in front of the modern food, the European authorities (contrary to the USA) built from 1997 an unpublished legislative system adapted to the character differentiated by these products and to their possible drift (principle of precaution), whereas the manufacturers opted for the traceability with or without MGO. The objective is to indicate, to inform and to protect the consumers so that they can choose in any connivance of cause.
Abstract FR:
L'objet de cette thèse est de montrer qu'à partir de la remise en cause de l'hypothèse d'homogénéité des produits du modèle classique, les caractéristiques des biens acquièrent une importance capitale dans les équations d'offre et de demande, cette dernière étant à la base de la définition d'un nouveau schéma de consommation de par 'expression de ses préférences. La première partie est consacrée au traitement théorique des attributs qualitatifs des produits. En effet, les stratégies de différenciation verticale font de la qualité une variable d'action de l'offre et un déterminant du choix final du fait de sa fonction de panier de critères intrinsèques des biens. Déclinée en de nombreuses dimensions, elle permet aux firmes de produire des produits spécifiques pour se démarquer en échappant à la concurrence en prix et occuper un segment de marché répondant aux exigences particulières de la demande. Source de variété, ces stratégies ne s'accompagnent pas de signaux d'appréciation et de comparaison entre niveaux de qualité offerts, générant un problème d'incertitude qualitative. L'approche conventionnaliste intervient pour contourner cette défaillance du marché en faisant de la qualité une construction sociale : les individus mettent alors en commun leurs compétences professionnelles pour donner une définition préalable de la qualité à l'échange. L'accord ainsi négocié collectivement permet de qualifier les caractéristiques des biens à partir de leur facteurs environnants (savoir-faire, relations, cahiers des charges. . . . }. L'agro-alimentaire français fait l'objet d'une interprétation conventionnaliste au travers de laquelle chaque signal de qualité des produits est associé aux caractéristiques d'un mode ou d'un lieu de production, faisant émerger la convention dite domestique s'opposant de par sa nature et son organisation à la convention dite industrielle. Cette dichotomie franche, se révélant être insuffisante pour résumer la complexité de toutes les filières agricoles, est introduit le concept de compromis qui montre alors que plusieurs conventions peuvent coexister pour qualifier au mieux le produit et le mode organisationnel qui lui est associé. Dans une seconde partie, nous prenons en compte la collaboration étroite qu'entretiennent l'agro-alimentaire et la biologie dans les processus de fabrication des denrées et ingrédients. La transgénèse rénove la problématique sur des caractéristiques de produits considérées ici au sens des gènes. Par transgression des barrières sexuelles entre espèces vivantes, elle engendre le groupe des OGM pour lesquels la manipulation génétique rend difficile la connaissance exacte de l'origine et de la composition de leurs attributs (problème d'incertitude). Avec le génie génétique, est introduite une nouvelle source de différenciation des biens du fait de la technique employée qui rend les produits fondamentalement différents de leurs homologues traditionnels et du fait de leur utilisation industrielle et commerciale qui s'accompagne d'un niveau de dangerosité perceptible à l'échelle alimentaire et environnementale. L'opinion publique, confrontée malgré elle à ce segment de marché depuis 1996 en provenance des USA, appelle les gouvernements et l'industrie agro-alimentaire à proposer des garanties pertinentes de signal, de santé et de sécurité. Conscients des conséquences éventuelles de l'emploi des OGM et de la méfiance croissante des citoyens face à l'alimentation moderne, les pouvoirs publics européens (contrairement aux USA) ont construit dès 1997 un dispositif législatif inédit adapté au caractère différencié de ces produits et à leurs dérives possibles {principe de précaution), tandis que les industriels ont opté pour la traçabilité avec ou sans OGM. L'objectif est de signaler, informer et protéger les consommateurs afin qu'ils puissent choisir en toute connaissance de cause.