thesis

Une minorité chrétienne en pays Magar (Népal)

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Abstract EN:

Historical sources indicate that Christianity appeared in Ancient Nepal early in the eighteen century, developping in literature, education and medecine. When frontiers opened in 1950, missionaries entered the country again after about two centuries of exclusion. Hence, a conversion wave spreads all over the territory, although converted people represented a minority and were growing very slowly. The purpose of this thesis is to study the christian conversion phenomenom in an anthropological perspective, based on two Magar localities : one is situated in the district of Tanahun in the centre of Nepal and concerns the so called southern Magars, the other is located in the district of Rukum at the west Nepal in the so called northern Magars. Both villages allow to report the contrasted effects of the christianity : indeed, it is not spreading in the southern Magars whereas evangelization is faster and takes a collective character in the northern Magars. The magar's course of conversion shows the idea of a direct communication media with the divine accessible to everyone. In the southern Magars, cults in the church take the form of ancient cults of the traditional healers' possession, the lãmã. Especially the women, who are cut off from the hindu world, get by this way a ritual status. Compared to northern Magars, these observations stress the idea that christianity is a group creation revitalizing the local particularisms. On the basis of reinterpreted historical stories, a new corpus of beliefs integrating elements of their ancient system, christianity appears as a religious counter power. However, without any political basis, this religion is considered as undesirable and a marginal expression. Although it is well developped in the northern Magars, the christian movement is rooted in the villages but is spreading there at a very small-scale.

Abstract FR:

Les sources historiques nous indiquent que, dès le XVIIe siècle, le christianisme est apparu dans le Népal d'alors en développant les domaines de la littérature, de l'éducation et de la médecine. A l'ouverture des frontières en 1950, les missionnaires entrent à nouveau dans le pays après deux siècles environ d'exclusion. De là, un mouvement de conversion se déploie sur tout le territoire bien que le nombre de convertis reste très minoritaire et ne s'accroit que lentement. Cette thèse se propose d'étudier dans une perspective anthropologique le phénomène de conversion chrétienne à partir de deux localités Magar : l'une est située dans le district de Tanahun au centre du Népal et concerne les Magar dit du sud, l'autre est localisée dans le district de Rukum à l'ouest du Népal, chez les Magar dit du nord. Les deux villages permettent de rendre compte des effets contrastés de la christianisation : chez les Magar du sud en effet, elle ne s'étend pas tandis que chez les Magar du nord, l'évangélisation est beaucoup plus rapide et prend un caractère collectif. Les parcours de conversion des Magar font apparaître l'idée d'un mode de communication directe avec le divin accessible à tous. Chez les Magar du sud, les séances à l'èglise prennent la forme d'anciens cultes de possession de leurs guérisseurs traditionnels, les lãmã. Les femmes, en particulier, en marge du monde hindou, se dotent par ce biais-là d'un autre statut rituel. Ces observations comparées à celles des Magar du nord viennent renforcer l'idée que la christianisation est une création du groupe revitalisant les particularismes locaux. Sur la base de récits historiques réinterprétés, d'un nouveau corpus de croyance intégrant des éléments de leur ancien système, le christianisme apparaît comme un contre-pouvoir religieux. Cependant, sans base politique, cette religion est vue comme indésirable et une voie d'expression marginale. Bien que développé chez les Magar du nord, le mouvement chrétien s'enracine mais ne se propage qu'à une échelle très réduite dans les villages.