thesis

Princes montagnards : les Mofu-Diamaré et le pouvoir politique (Cameroun du Nord)

Defense date:

Jan. 1, 1988

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The mofu-diamare - an ethnic group of 60000people which occupies the edges of the mandara mountains, 200 kms south of lake Tchad - are divided into smaller groups which are similar in their material culture and religious beliefs but widely dissimilar in the nature of their political institutions. A confrontation between these different but related groups has provided the basis for this study. The purpose of the work, accomplished with the aid of minute field descriptions is to understand the nature of the power structure and the mode by which power is extended. Among the northern mofu-diamare which are divided into numerous small, juxtaposed political units or "mountains", exercise of power is not readily apparent. The chief could more correctly be described as a priest, serving the "spirit of the mountain" and determining when the group's religious festival shall begin. With the southern and eastern mofu-diamare (organized into chieftaincies, sometimes quite large) the princes dispose the same types of essential religion responsibility. However they are also sovereigns. The variety in the manifestations of their power is striking. They have fortified dwellings, huge plantations, a high degree of polygamy, servants, dues and duties, the latter being required of all of the adult males of a chieftaincy, once having passed through the barrier of the three quadrennial classes of age. They are the sole arbiters of earth, justice and war. This manifestations of power differ from one prince to another. These differences are perceptible through the mythical narratives of the group which may be used for historical analysis. These narratives often show how immigrants seized power - the basis of present-day social stratification - at the expense of the native inhabitants. The oral transmission of the length of reigns.

Abstract FR:

Les mofu-diamare-ensemble ethnique de 60000 personnes implante sur le rebord des monts mandala, a 200kms au sud du lac Tchad - se divisent en groupes proches par la culture matérielle et les croyances religieuses. Mais éloignes par les institutions politiques. Une confrontation entre ces parents dissemblables a donné naissance à cette thèse qui, à l'aide de descriptions minutieuses, se propose de cerner le problème de la nature et du mode d'extension du pouvoir. Chez les mofu-diamare du nord (divises en nombreuses petites unités politiques juxtaposées ou "montagnes") le pouvoir est peu apparent : le chef est surtout prêtre, desservant l’esprit de la montagne" et faisant débuter les fêtes religieuses de son groupe. Chez les mofu-diamare du sud et de l'est (organises en chefferies, parfois importantes) les princes possèdent eux aussi des responsabilités religieuses de même type qu'ils considèrent comme essentielles. Toutefois ce sont en même temps des souverains dont les manifestations de puissance frappent par leur variété : demeure fortifiée, vastes plantations. Très forte polygamie, serviteurs, redevances et corvées - dues par la totalité des hommes adultes d'une chefferie. Une fois franchi le barrage de trois classes d’âge quadriennales - enfin exclusivité des décisions en matière de terre, de justice, et de guerre. Ces manifestations ne constituent pas un bloc monolithique : il y a eu diversification du pouvoir de chaque prince, perceptible au travers de narrations mythiques pouvant donner lieu à une analyse historique. Ces récits montrent fréquemment l'accaparement du pouvoir - base de l'actuelle stratification sociale - par des immigrants aux dépens de premiers habitants autochtones. L’étude des règnes de princes. Dont la durée est mémorisée, amené à saisir les étapes de l'édification du pouvoir -histoire et pouvoir sont ainsi lies - cependant que les rituels sacrificiels constituent une autre façon de dire l'histoire.