thesis

Les industries lithiques de Franchthi : Argolide

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Abstract EN:

This study focuses around two aspects of the diachronically variability in chipped stone assemblage: how can we define it, how can we explain it? This follows logically from an initial postulate: chipped stone assemblages can be analyzed in terms of an open-system, interacting with the social-economical, technological and cultural domains. Therefore, potential causes of change are numerous, and of a varied nature. It is also argued that those various causes will implement changes in different aspects of lithic manufacture and use, from the strategies of raw material procurement to the rejection of actual tools. As a consequence, the identification of specific factors of change can be approached by a joint study of the exact nature of lithic variability and the correlative changes in environmental, economic and technical data. The Franchthi Cave is an interesting case-study, given its very long sequence (beginning of the Upper Paleolithic to the end of the Neolithic) and the quality of environmental studies; but the absence of archeologically sterile layers implied the elaboration of an original approach so as to define lithic phases and periods of discontinuity. Using attribute-based classifications and chronological typology, six phases have been recognized in the Paleolithic, three in the Mesolithic and one in the Initial (or “Preceramic”) Neolithic. Each is analyzed following the reducing sequences down to the retouched tool-kit, and the main characteristics of the assemblage are put forward. This homogeneous frame-works allows a better understanding of the exact nature of the observed variability as well as its general structure. A first synthesis, based on the site data, leads to preliminary hypothesis concerning the nature and causes of change from phase to phase (economical role of the site, seasonality of occupation, nature of the resources exploited, change in cultural traditions, etc. ). Those hypotheses are then tested by comparisons with contemporaneous sites (the same causes must produce similar effects in comparable environments). This leads for instance to new suggestions concerning the specific characteristics of the Greek Mesolithic and to re-appraisal of the “non-microlithic” sites of this period (as reflecting seasonal facies of resources exploitation and activities). Finally, the accepted hypothesis of a locally derived agro-pastoral economy is questioned, and complex processes of colonization and acculturation are suggested.

Abstract FR:

La problématique de ce travail est centrée sur la variabilité diachronique des industries lithiques : comment la mettre en évidence, quelles interprétations en proposer ? D’un postulat initial, selon lequel les industries lithiques peuvent être analysées en termes d’un système ouvert, en interaction avec les données socio-économique, technologiques et culturelles d’un groupe préhistorique, il découle en effet logiquement que les facteurs potentiels de changement sont en fait très varies. Nous poserons toutefois que ces divers facteurs agissent sur des aspects différents des industries lithiques, analysées de façon large depuis les stratégies d’acquisition des matières premières jusqu’au rejet des outils. En conséquence, la reconnaissance des causes de changements par une analyse précise de la nature exacte de la variabilité lithique (qui ne soit pas restreinte à l’outillage retouché), en relation avec le changement observés éventuellement dans les données économiques, techniques et environnementales. Le site de Franchti présente à cet égard l’intérêt d’une séquence de très longue durée (début du paléolithique supérieur à la fin du néolithique) et d’études connexe très approfondies. Mais son remplissage archéologique continu imposait l’élaboration de méthodes originales pour mettre en évidence périodes de stabilité des industries et moments de rupture. Cette méthode, fondée sur la complémentarité de classifications par attributs et d’une typologie chronologique, a permis de distinguer les six phases paléolithiques, trois phases mésolithiques, et le Néolithique initial qui sont présentés dans cette étude. Chacune d’entre elles est analysée de manière approfondie en suivant le déroulement des chaines opératoires, pour dégager ensuite les traits principaux te la structure générale de chaque ensemble. Ce cadre homogène permet de préciser sur quels éléments porte la variabilité diachronique, et quelle est la structure générale de celle-ci. Une première synthèse diachronique, s’appuyant exclusivement sur les données de Franchthi, permet alors d’émettre des hypothèses sur la nature et les causes des changements observés (mode d’occupation du site, rôle de celui-ci, nature des ressources exploitées, saisonnalité, traditions culturelles, etc. ). Ces hypothèses sont ensuite mises à l’épreuve en examinant des sites contemporains, selon le principe que des causes analogues doivent produire des effets similaires. Ceci conduit, notamment, à préciser les caractères propres au mésolithique de Grèce, à réhabiliter pour cette période l’existence de sites non microlithiques (correspondant à un faciès saisonnier), et de mettre en question l’hypothèse couramment admise d’un développement autochtone de l’économie agro-pastorale en Grèce.