Des racines dans la "Terre de la pluie" : identité, écologie et alimentation dans le haut pays mixtèque
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Dedicated to the study of cultural identity in the Mixtec highlands of Southern Mexico, this thesis shows that the local peasants, whether considered "indians" or "hestizos", have maintained a common prehispanic heritage from which they draw their ability to change. Since the peasants define themselves as people "who work the land", their cultural identity is approached through the ethnoscientific and diachronic analysis of agroecological and alimentary systems. This approach goes beyond the peasant's ostensible self-deprecating discourses to understand the indigenous cosmovision, which is based upon the necessary alternation between a series of complementary poles: domesticated wild, hot cold, dry humid, life death, self-identity otherness. The study of plants, environmental spaces, agricultural and culinary instruments demonstrates that the categories of "Indian" and "mestizo" signify social status more than identity. Cultural identity, in fact, is based on kinship, community and land. It is not a static concept since the notion of alternation is constantly integrated in the indigenous way of thinking.
Abstract FR:
Consacrée à l'étude de l'identité culturelle dans une région du sud du Mexique, la Mixteca Alta, cette thèse démontre que les paysans de cette région, qu'ils soient dits "indiens" ou "métis", ont conservé, en dépit des apparences, un héritage préhispanique commun dans lequel ils puisent leur capacité d'adaptation au changement. Le paysan de la Mixteca se définissant comme celui qui "travaille la terre", son identité est abordée ici à travers son rapport au milieu naturel, par l'analyse de pratiques concrètes porteuses d'une longue tradition, l'utilisation de l'écosystème et l'alimentation, à l'aide des méthodes de l'ethnoscience et dans une perspective diachronique. Une telle approche permet d'accéder, au-delà du discours ostensiblement auto-dépréciateur des paysans, à la richesse de la cosmovision indigène, axée sur une alternance nécessaire entre deux pôles complémentaires, tels que le domestique et le sauvage, le chaud et le froid, le sec et l'humidité, la vie et la mort, l'identité et l'altérité. A travers les plantes, les espaces de l'environnement, les objets et les techniques agricoles et culinaires, les catégories "indien" et "métis", culturelles et non biologiques, révèlent plus le statut social que l'identité. Cette dernière est en fait construire de la parenté, la communauté et le terroir, sans être pour autant figée. . .