thesis

Devenir presque femme : ruptures, inclusions et souffrances chez les Hijra de Delhi (Inde du Nord)

Defense date:

Jan. 1, 2011

Edit

Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Three genders exist in India : masculine, feminine and “Hijra”. Those belonging to the “Hijra” gender are born with male sex organs or deformed sex organs (micropenis and hermaphroditism). Characteristically, they dress themselves as women and in some cases, are emasculated. They form a pan-Indian socio-religious group and live amongst themselves in structured communities in many of the big cities. This ethnological study goes deep within an established Hijra community based in Delhi, the capital of the Indian Union, to reveal the internal configuration of this community, its connections to mainstream society, and to provide an intimate account into the lives of the people who belong to it. This work focuses on how individuals become Hijra. It aims to understand how they find their place in this group which has been imposed on them by society and which has its own rules, relationship systems and constraints, which may in themselves cause suffering. This study shows the multitude of ways in which individuals identify themselves within this group, how they cope with it and try to exist behind it, either collectively or individually. Finally, this work highlights the continual struggle of Hijra people to break free of the limitation of gender

Abstract FR:

Il existe en Inde trois genres : le genre masculin, le genre féminin et le genre « Hijra ». Les personnes que ce dernier caractérise sont nées avec un sexe masculin ou une malformation sexuelle allant du micropénis à l’hermaphrodisme, s’habillent et se parent comme des femmes, et parfois sont émasculées. Elles forment une catégorie socio-religieuse panindienne et s’organisent en communautés très structurées au moins dans toutes les grandes villes. Ce travail ethnologique nous fait pénétrer à l’intérieur de la communauté implantée à Delhi, capitale de l’Union Indienne. Il nous laisse voir celle-ci tant dans sa configuration interne que dans son agencement avec la société, et nous fait partager l’intimité de certaines personnes qui la constituent. La question qui le sous-tend est celle du devenir « Hijra ». Il s’attache en effet à saisir comment des individus s’insèrent dans cette catégorie qui leur a été imposée par l’extérieur non sans bouleverser leur présence au monde, qui est socialement définie et en cela a ses propres règles, régimes relationnels ainsi que contraintes, et qui surtout les fait souffrir. De cette étude transparaissent ainsi les multiples façons dont ces individus s’identifient à cette catégorie, composent avec, s’y débattent et tentent de la dépasser que ce soit collectivement ou individuellement. En fin de compte, ce qu’elle dévoile c’est une tension constante entre un genre qui constitue une détermination sociologique et le désir de ne pas être uniquement ou pas du tout considéré à travers ce genre.