Les normes de consommation : homogénéisation ou différenciation? Le cas de l'agro-alimentaire en France entre 1969 et 1991
Institution:
Toulouse 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Do consumer norms lead to homogenization or differentiation? We will try to answer this question through the study of food purchases patterns and the analysis of their macroeconomics determinants and effects in France over the period 1969-1991. Where consumer norms are often perceived as producing a relative uniformity in consumer behaviour, conditions of production (economy of scale, standardization of production processes, globalization etc. . . ) are often used as an explanation. However, Engel’s and more recent research has showed that the different consumer habits between social categories have not changed over the years. These differences between food expenditures patterns point to one group of representative products for each social category of consumers. How does one explain, from an economic view point, this enduring differentiation? We suggest a definition of consumer norms as a dynamic process based on intentional and non-intentional actions of consumers and manufacturers. We explore the relationship between production and consumption, through, firstly, looking at the differentiation strategies employed by manufacturers (such as advertising), and secondly, through examining the interaction between social structure in the demand od food products and economic characteristics of the sectors which actually produce these products. Finally, we observe that productivity and profitability are higher in those sectors which produce for specific demand, and especially, for the upper class, than those which produce for "mass market". Therefore, we conclude that the social structure of demand influences the economic results of the different sectors within the food industry.
Abstract FR:
Les normes de consommation conduisent-elles plutôt à l'homogénéisation ou à la différenciation des comportements, et, quel que soit le cas, pourquoi? Pour répondre à ces questions, l'analyse de leurs déterminants, appliquée ici à l'étude de l'évolution des dépenses alimentaires, a été conjuguée à celle de leurs effets macro-économiques. L’existence et le développement de "normes" de consommation sont le plus souvent dans les esprits et dans les approches économiques, associés à une uniformisation des pratiques ou des comportements. Pourtant, la plupart des observations réalisées depuis Engel, et celles conduites ici le confirment, mettent au contraire en avant l'existence et le maintien de différenciations dans les pratiques. L’observation de différences entre les structures des dépenses alimentaires permet d'aboutir à la construction d'une typologie des produits représentatifs de catégories de consommateurs. Pour expliquer le maintien et la reproduction des différences dans les pratiques de consommation, il faut reprendre l'articulation entre production et consommation et notamment analyser les stratégies intentionnelles des "producteurs" à destination de la demande. Ainsi sont mises en évidence l'importance des dépenses consacrées par les "producteurs" aux stratégies de différenciation d'image, mais aussi la faiblesse apparente des effets qui en résultent. En revanche, se dessine une relation très nette entre les résultats économiques des secteurs et la composition sociale de la demande qui leur est adressée. Il est donc possible d'affirmer que la structure sociale de la demande influence l'ensemble des critères de productivité et de rentabilité des secteurs de l'industrie agro-alimentaire.