Eau et êtres aquatiques sacrés en Gambie
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Islam is a unifying principle in Gambia, a plum-ethnic country. Its effective character first attracts the believer. However, Islam exists more or less openly side by side with other practises, such as those concerning water and the sacred water-beings. Precious because it migt be lacking, water is used with precaution. Rules and prohibitions exist even there where use of water seems the most "profane", an expression we feel should have more nuance. The slightest gesture might cause consequences. Nothing can be qualified completely profane or totally sacred. On the contrary different degrees of sacredness appear as the use of the liquid entails important consequences and the water used become specific and efficent. Water also represents a powerful symbol, more often beneficial ; it allows life, fertilizes the dried lands, follows man from his birth (welcoming the child upon his coming into the world) to his death. It brings peace, heals, restaures serenity, contributes to nourishing man through fishing. But it can also be ambivalent, because unfathomable, the domaine of all possibilities. It brings death to the careless fisherman and anxiety when unusual happenings appear in wells. It terrifies when seen as the habitat of fearful beings poorly understood by man : genies, ninky nanka, mamy water. . . But water holes attract as well, when they are considered miraculous, such as ponds and sacred wells, with recognized powers the possession of which allows a meritous social recognition and sometimes a source of income. The sacredness of waters doesn't seem to be a purely Gambian phenomenom, on the contrary. It seems universally indispensable and the objet of symbolism.
Abstract FR:
L'islam se montre un principe unificateur en Gambie, pays pluri-ethnique. Son caractère opératoire attire d'abord le croyant. Pourtant, il cohabite plus ou moins ouvertement avec les pratiques antérieures, tel est le cas pour ce qui concerne l'eau et les êtres sacrés, précieuse parce que pouvant manquer, elle ne s'emploiera pas sans précaution. Des règles et des interdits existent même là où son utilisation parait la plus "profane", terme à nuancer fortement selon nous. Le moindre geste peut entrainer des conséquences. Rien ne peut être qualifié de totalement profane ou totalement sacré. Une graduation du sacré apparait au contraire à mesure que l'emploi du liquide conduit à des conséquences importantes et que l'eau utilisée devient particulière et efficace. L'eau représente aussi un symbole puissant. Bénéfique le plus souvent, elle permet la vie, féconde les terres asséchées, suit l'individu de sa naissance (accueillant l'enfant venu au monde) à son décès. Elle soigne, restaure la concorde, contribue à la nourriture de l'homme par la pèche. Mais elle se montre aussi ambivalente, parce qu'insondable, domaine de tous les possibles. Elle procure la mort du pécheur imprudent et inquiète lorsque dans les puits se produisent des manifestations insolites. Elle terrifie en tant que demeure d'êtres redoutes, mal connus de l'homme : génies, ninky nanka, mamy water, mais les points d'eau attirent aussi lorsqu'ils sont dits miraculeux, tels les étangs et puits sacrés, aux pouvoirs reconnus dont la possession permet une reconnaissance sociale notable en plus quelquefois d'un apport monétaire. La sacralisation des eaux ne semble pas être un phénomène purement gambien, bien au contraire. Elle se montre universellement indispensable et objet de représentations.