Abstract FR:

Parmi les processus explicatifs du renouveau de l'espace rural, l'agriculture, historiquement structurante du tissu économique local, est systématiquement écartée. Cette dernière est d'ailleurs plus souvent associée à des logiques de crise ou d'exode qu' à une participation quelconque aux mutations ascendantes des campagnes. Il est vrai que, paradoxalement à une production en expansion, elle devient largement minoritaire en terme d'emplois. De plus, d'un point de vue spatial et dans une logique d'intensification dominante, l'évolution de l'agriculture et sa modernisation ont favorisé un délaissement conséquent d'espaces ruraux aux potentialités agronomiques et physiques relativement faibles. Aujourd'hui, les crises alimentaires successives ont montré les limites de cette agriculture intensive et de nouvelles notions de qualités apparaissent et commencent à se structurer en véritables filières. Cette approche qualitative, souvent liée à une démarche extensive, redonne à certains espaces ruraux, fortement marqués par le déclin, de nouvelles potentialités de développement. Les savoirs-faire ancestraux et les originalités régionales, aujourd'hui reconnues et protégées par des labels, apparaissent comme des atouts dans le développement de nouvelles productions dont les marchés sont en pleine expansion. Elles s'associent également à de nouvelles prestations (notamment agri-touristiques) dans une logique territorialisée des productions. A partir de ce constat, et à travers l'exemple de la Haute Loire, le travail part de l'hypothèse que dans ces espaces périphériques, le développement récent d'un certain type d'agriculture participe à la dynamique rurale. Sans nier le rôle évident des autres processus expliquant la croissance, il s'agit de replacer cette nouvelle conception de l'activité primaire dans la logique actuelle du développement des campagnes.