thesis

Catastrophes et mondes : disputes et trajectoires du sens des aléas majeurs

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris, EHESS

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Abstract EN:

The word "catastrophe" refers to events that would be unequivocably harmful. Yet, this normative load correspoçnds only in part to the practical implications of events to which this term is applied. This shift reflects the pregnacy of a cultural form of catastrophism. The phenomena qualified as catastrophes appear as much more complex and ambivalent, so much so that they raise major social disputes and controversies. After a disaster, the legitimacy of the established paradigm of knowledge is challenged especially because its model for predicting and preventing has failed. This "critical period" allows us to observe which other paradigms of knowledge are present in the margins and "off screen" of the social field. The comparative analysis of different case studies (historical and ethnological) shows a divergence of interpretative paths but also brings to light the fundamental nature of the social dispute. Mobilizing two conceptual apparatuses - Augustin Berque's "mesology" and Philippe Descola's "grammar of cosmologies" - we propose interpretative categories (risk, constraint, resource, leisure) and explanatory classes (causes, motives, reasons, principles) that shape the dispute's framework. Then the dispute itself appears as an essential regulation of a "medial device".

Abstract FR:

Le mot "catastrophe" renvoie à des événements qui seraient univoquement néfastes. Or, cette charge normative ne correspond que partiellement aux incidences concrètes des événements auxquels ce terme est appliqué. Ce décalage traduit la prégnance culturelle d'une forme de catastrophisme. En effet, la réalité des catastrophes est bien plus complexe et ambivalente, à tel point qu'elles soulèvent d'importantes controverses. La légitimité de la manière de "faire monde" de la société concernée est alors mise en question, entre autres parce que ses modèles de prédiction, de gestion et de prévention ont fait défaut. Ce "temps de crise" permet d'observer quels sont les autres paradigmes présents dans les marges sociales et les hors-champs culturels. L'analyse comparée de différents cas d'études (historiques et ethnologiques) montre la variété et la divergnce des trajectoires interprétatives, et fait apparaître le caractère récurrent d'une dispute sociale. En mobilisant deux appareils conceptuels, la "mésologie" d'Augustin Berque et la "grammaire des cosmologies" de Philippe Descola, cette thèse propose des catégories interprétatives (risques, contraintes, ressource, agrément) et explicatives (causes, mobiles, raisons, principes) autour desquelles s'articulent les problèmes soulevés par les aléas majeurs. Enfin, la mise en regard dynamique de ces deux matrices théoriques met au jour un "dispositif médial" où la dispute opère elle-même en tant que modalité de régulation essentielle des mondes humains et de traitement des catastrophes.