Abstract FR:

Les raisons et les limites de la transformation de l'activité agricole et le rôle prédominant de l'état à la campagne amènent à s'interroger sur l'enjeu fondamental des rapports entre l'état et les paysans. Il semble, à l'auteur, que chaque équilibre de force politique qui s'instaure entre les membres d'une société, détermine des modalités et des mécanismes de répartition des risques qui lui sont propres (la notion de risques s'entendant comme l'aléa inhérent à toute activité humaine). Cette relation permet à la fois de caractériser la Qabila (tribu) comme forme d'organisation de la société rurale et le type de centralisation du pouvoir (Makhzen) jusqu'à la phase historique du désarmement complet de la paysannerie (guerre de "pacification"). Ce dernier transformant l'équilibre politique à la campagne et conduisant à une nouvelle répartition des risques. Au-delà de l'activité agricole, cette nouvelle répartition se traduit par des modalités et des mécanismes nouveaux qui sont des limites à ceux inhérents au capitalisme. En effet les tentatives d'une transformation capitaliste élargie montrent que ces limites, outre celles d'ordre agronomique (cultures en sec) se situent surtout au niveau économique et politique. Ces contraintes et ces limites expliquent les conditions actuelles d'une valorisation capitaliste. En effet il s'agit d'une transformation sélective tant du point de vue spatial (zones irriguées) que social où l'état est directement engage à participer aux risques économiques et sociaux inhérents à la production