thesis

Les thériaques et les alcools de vipères dans les traditions thérapeutiques françaises

Defense date:

Jan. 1, 1993

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Treating the victims of viper venom poisoning as well as trying to make the best of healing properties vipers (as it is, the prevalent French species vipera aspis and vipera berus) are credited with, are both concerns existing for a long time in France. They have led to make up empirical remedies, among which theriacs and "vipers spirits" are especially remarkable. Theriacs, made of mineral, vegetal or animal substances, and even of vipers, have been used to cure snake bite. "vipers spirits", that is to say vipers (or snakes mistaken with them) macerated in spirits or in wine, are supposed to be wonder curatives and are characteristic of certain areas (Burgundy, Alps, Auvergne, for example) where they are also drunk as spirits and not only as remedies. These two categories of medication can be both noted in the official medicine (heir to the Graeco-roman antiquity) until the end of the nineteenth century, and in folk medicine, still nowadays. Differences and likenesses about these remedies can be observed between the French areas and can be considered as the result of ecological, geographical, historical and cultural factors. These old remedies, linked to folk beliefs and customs, are bound to disappear before long because of phenomena such as: the rule protecting vipers, progress made in modern therapies, and, above all, the decreasing transmission of folk knowledge in villages.

Abstract FR:

Tenter de soigner les morsures venimeuse infligées par les vipères, dont les principales espèces indigènes sont vipera aspis et vipera berus, mais aussi d'exploiter les vertus thérapeutiques généralement reconnues à ces serpents, sont deux préoccupations existant depuis longtemps en France. Elles ont conduit à l'élaboration de remèdes empiriques tels que les thériaques et les alcools de vipères. Les thériaques, composées de substances minérales, végétales ou animales, voire de vipères, sont destinées à soigner les morsures de serpents. Les alcools de vipères, obtenus en faisant macérer dans de l'eau-de-vie, ou du vin, des vipères ou des couleuvres confondues avec ces dernières, sont censés posséder des propriétés curatives admirables et sont caractéristiques de certaines régions (bourgogne, alpes, auvergne, par exemple) ou on les consomme aussi parfois comme liqueurs digestives. On retrouve ces deux types de médication dans la médecine officielle (héritière de l'antiquité gréco-romaine) jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, mais aussi, et encore de nos jours, dans la médecine populaire. Des différences et des similitudes les concernant existent entre les régions françaises et résultent de facteurs écologiques, géographiques, historiques et culturels. Ces remèdes anciens, lies a des pratiques et croyances populaires, sont actuellement appelés a disparaitre, en raison de règlementations protégeant les vipères, de l'efficacité croissante des thérapies modernes et de la moins bonne transmission des savoirs populaires dans les communautés villageoises.