thesis

L'espace social de la pauvreté : l'exemple des comportements alimentaires dans la zone du Grand Dakar

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

What is poverty? The first answer should be "the lack". This is true but insufficient to illustrate it. One should think that poverty means negativity, such as the lack of wealth, joy and therefore happiness. But what do we really know about the poor? Just a little, otherwise what experts, politicians and academics have told us. Many researchers cannot take off from the traditional ideas used to describe poverty. Those researchers are before all social people inspired by cultural ideas from their predecessors. The point is not the social well-being of the poor but is the social condition they are associated with, i. E. The atmosphere where the poor strive to survive, and without which they are like "a fish outside the water". As Ndiaye Makhtar would say, we are more interested in the source of income than the income itself. Over a simple look on the living condition of the poor this job requires an illumination on the social space. The lattest determines the state of existance of households and renew the structure of society. Using the vision of food, we will try to demonstrate how increasing social inegalities keeps on dividing society into two different classes (the poor and the non-poor class). The word "class" therefore shows a driving direction, a way of viewing reality that gives us the ups and downs associated with the living conditions of the poor. In a social imagination veritably influenced by the economic hierarchy, the poor class wants to keep a certain Senegalese trait meaning some traditional reflexes. This poor class is facing the values of local traditional society. This allows revitalising the negative aspect of poverty.

Abstract FR:

Qu'est-ce que la pauvreté ? La première réponse pourrait être le manque, ceci est vrai mais insuffisant pour comprendre le vocable. Un accord de façade s'est fait sur la dimension négative car qui dit pauvreté pense au vocabulaire connexe d'exclusion, de précarité, de malheur et de souffrance. Mais que savons-nous réellement des pauvres ? Très peu de choses, sinon les clichés des experts, de certains hommes politiques et l'imprécision des universitaires. Bien des analystes n'arrivent pas à se défaire des visions idéologiques (implicites) récurrentes à la connaissance des pauvres. Ces derniers sont, avant tout, des êtres sociaux déterminés par un milieu (avec des codes culturels) et obéissant à des valeurs. Le fait marquant, ce n'est pas la condition sociale des pauvres mais l'état social qu'ils incarnent, c'est-à-dire l'univers dans lequel baignent les pauvres et sans lequel ils ressemblent à un "poisson hors de l'eau". Pour paraphraser N'Diaye Makhtar, nous dirons que c'est moins le revenu par tête qui nous intéresse que la tête qui produit ce même revenu. Par-delà un simple regard sur le vécu des pauvres, ce travail se veut un éclairage sur l'espace social. Ce dernier, en instaurant une place à chacun, détermine les conditions d'existence des ménages et recrée la structuration de la société. En utilisant l'outil alimentaire, nous allons essayer de montrer comment les inégalités sociales accrues finissent par diviser la société en deux classes distinctes (classe pauvre et classe non pauvre). Le référent à la "classe" apparaît finalement comme une carte routière, une grille de lecture de la réalité, qui fournit balises et repères à la conduite des pauvres. Dans un imaginaire social fortement marqué par la hiérarchisation fondée sur l'économie, la classe pauvre (moyens et grands pauvres) veut conserver une certaine originalité sénégalaise se traduisant par des réflexes nationalistes. Cette classe pauvre se retourne vers les valeurs de société traditionnelle, vers le local, ce qui permet de relativiser la dimension négative de la pauvreté.