Les effets de la libéralisation économique en Inde depuis 1991 : Enjeux, bilan et perspectives des privatisations dans le processus de réforme : vers une redéfinition du rôle de l'état dans le développement
Institution:
Paris 13Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis proposes to examine the effects of liberalisation on the dynamics of the model of regulation in the Indian economy. We demonstrate that the State intervention, the choice of a mixed economy and the economic pragmatism that excludes all dogmatic ideologies remain the three invariable features in the model of Indian development, despite the heavy reforms launched in 1991. First, we observe that from the independence to the beginning of the reforms, the State intervention is naturally set up. Then, following the exchange crisis of 1991 the search for macroeconomic balance has deeply modified the forms of the economic regulation in a more liberal way. Nevertheless, the diminishing role of the State in the production sector didn’t mean its disengagement as shown by the low impact of the privatisation process during 15 years, but a better distribution in sectors considered as strategic. Besides, the reforms launched in the public sector companies clearly showed that for the State it was a question of redefining its policy of intervention to be more efficient, the trajectory of development remaining pretty much the same. The opening as much as the redefinition of its action proved the ability of the State to question its position with pragmatism. Behind this interventionism, different important challenges were actually at stake. Even if the bets of national unity and democracy have been won, the battle against inequalities and deep poverty remain big challenges. In order to avoid a democratic sanction, now the mission of the State appears to be making the economic growth of these past few years more inclusive.
Abstract FR:
Cette thèse se propose d’examiner les effets de la libéralisation sur la dynamique du modèle de régulation de l’économie en Inde. Nous montrons que l’intervention de l’Etat, le choix d’une économie mixte et le pragmatisme économique excluant toute idéologie dogmatique restent les trois constantes du modèle de développement indien en dépit du mouvement de libéralisation engagé à partir de 1991. Nous voyons d’abord, dans une mise en perspective qui va de l’indépendance au début des réformes, comment l’intervention de l'Etat s’impose naturellement. Puis, suite à la crise de changes de 1991, la recherche de l’équilibre macro économique modifiera profondément les formes de régulation de l’économie dans une perspective plus libérale. Néanmoins, la diminution de l’importance de l’Etat dans le secteur productif ne sera pas synonyme de son retrait comme le prouve le faible taux d’actifs publics privatisés au terme de quinze années de privatisation, mais de réallocation de fonds publics dans les secteurs jugés stratégiques. Les réformes engagées dans les entreprises publiques indiquent d’ailleurs clairement qu’il s’agissait pour l’Etat de réarticuler les formes de son intervention pour plus d’efficacité, la trajectoire du développement restant quasiment inchangée. Cependant, tant l’ouverture que la réarticulation de son action témoigne de la capacité de l’Etat à se remettre en cause avec pragmatisme. En filigrane de cet interventionnisme étatique se jouaient en effet plusieurs enjeux de taille. Si les paris de l’unité nationale et de la démocratie ont été gagnés, il reste aujourd’hui celui de la lutte contre les inégalités et la grande pauvreté. L’Etat semble avoir désormais pour mission de rendre la forte croissance de ces dernières années plus incluante, sous peine d’une sanction démocratique.